CHINE
2013
Difficile d'arriver ici sans à priori. Je ne sais pas trop pourquoi j'ai décidé d'y aller. L'essor économique du pays, sa diversité, ses créatures de légende et l'exotisme que ça représente m'attirent. Tout cet univers contemporain de contradiction aussi.
Qu'est ce que c'est la Chine pour vous ?
Moi je veux aller voir. J'ai une certaine appréhension en pensant à la gestion écologique et humaine d'un pays regroupant un milliard trois cents millions d'âmes. Le tremblement de terre du Sichuàn et la grippe aviaire H1N9 à Shanghai se rajoutent à mon stress mais tout ça au quotidien sera moins pire que la barrière de la langue. Je le sais déjà. Je vais essayer de faire de mon mieux pour voir des choses et découvrir le pays en ayant un état d'esprit serein et ouvert. Ouvert et serein, ça sonne bien hein ? La Chine avec ses quatre mille ans d'histoire m'intéresse mais c'est surtout la Chine actuelle à l'ère capitaliste et les paysages qui vont jalonner ma route qui attirent ma curiosité.
"Le voyageur est encore ce qui importe le plus dans un voyage" - André Suares.
C'est l'embarquement, je lis cette phrase sur un panneau dans l'attente de prendre l'avion. J'aurais aimé être un dragon, me passer de visa et d'enregistrement de bagages. Mais voilà, j'ai acheté un billet et je fais maintenant la queue comme tout le monde, bien sagement. Je pense aux longues heures qui m'attendent et respire gentiment, sachant que l'unique manière de faire défiler le temps c'est de l'oublier.
Dans l'avion, la fille à coté de moi joue des coudes avec le plateau repas mais je gagne quand même. J'aime rester assis et dormir, me faire réveiller et manger de nouveau. Un monsieur porte des tongs blanches en tissus, une veste de costard et une grosse pierre verte à l'un de ces doigt. Je sens que ça va me plaire tout ça. Les gens vont avoir du style et la bouffe, on va la dévorer.
SHANGHAI
Samedi 27 Avril
Il fait beau et les températures sont parfaites, Shanghaï la ville immense m'écrase et - malgré mon gros sac à dos qui accroit mon volume - je me sens tout petit. D'autant plus lorsque j'essaie de communiquer. Les gens ne parlent pas anglais et je m'en doutais un peu mais ça va être spécial. Je vais devoir être patient, calme pour choper des informations. Patient, calme et persévérant. Un apprentissage constant sans cesse oublié et sans cesse redécouvert. J'ai mon nécessaire de voyage habituel et mon dynamisme pour moteur. En avant la ballade.
Il fait beau et les températures sont parfaites, Shanghaï la ville immense m'écrase et - malgré mon gros sac à dos qui accroit mon volume - je me sens tout petit. D'autant plus lorsque j'essaie de communiquer. Les gens ne parlent pas anglais et je m'en doutais un peu mais ça va être spécial. Je vais devoir être patient, calme pour choper des informations. Patient, calme et persévérant. Un apprentissage constant sans cesse oublié et sans cesse redécouvert. J'ai mon nécessaire de voyage habituel et mon dynamisme pour moteur. En avant la ballade.
L'hôtel où je voulais séjourner est fermé, celui que m'indique une masseuse pour pieds me parait cher, un autre est complet. J'ai l'impression qu'il n'y a pas forcément beaucoup de lit disponible en ce moment de vacances nationales alors je prends ce que je trouve dans le quartier central, même si c'est cher pour un lit en dortoir. J'ai hâte de poser mon sac et découvrir la ville. Je n'aurai de la place que pour ce soir mais c'est déjà ça. Ce sont les vacances de Mai pour toute le pays, donc autant dire que Shanghai doit être assiégée de jeunes.
L'hôtel est proche des boutiques de luxe et, dans les alentours tout est fastueux. Je pourrais être dans n'importe quelle rue commerçante du monde mais ici, c'est bien plus démesuré encore que tout ce que j'ai pu voir pour le moment. Les affiches ventant la beauté de la femme consumériste sont ici incroyablement grandes. Des buildings de toutes parts vertigineusement hauts permettent ces excentricités d'affichage. Des nymphes éthérées, religieuses du profit, témoignent de leur extatisme nihiliste à la gloire de l'égo. Les pubs sont magnifiques, gigantesques, sonores et oppressantes. Des écrans LCD scintillent de milles cristaux liquides sur les boulevards et, avant d'avoir tourné à l'angle de la rue j'ai envie de rouler à fond sur l'autoroute du destin des rois de l'univers et de déclamer I'M SEXY. C'est le temple de la consommation et mon esprit est totalement captivé. Je sens que je vais en prendre plein les yeux ici. Autant essayer de faire preuve de clarté par rapport à ce que je vois. Je suis crevé après tout ce temps passé en avion et vais dormir un peu.
Lorsque je me réveille, il est dix-huit heures, il commence à faire nuit, je prend mon appareil photo et sors.
L'hôtel est proche des boutiques de luxe et, dans les alentours tout est fastueux. Je pourrais être dans n'importe quelle rue commerçante du monde mais ici, c'est bien plus démesuré encore que tout ce que j'ai pu voir pour le moment. Les affiches ventant la beauté de la femme consumériste sont ici incroyablement grandes. Des buildings de toutes parts vertigineusement hauts permettent ces excentricités d'affichage. Des nymphes éthérées, religieuses du profit, témoignent de leur extatisme nihiliste à la gloire de l'égo. Les pubs sont magnifiques, gigantesques, sonores et oppressantes. Des écrans LCD scintillent de milles cristaux liquides sur les boulevards et, avant d'avoir tourné à l'angle de la rue j'ai envie de rouler à fond sur l'autoroute du destin des rois de l'univers et de déclamer I'M SEXY. C'est le temple de la consommation et mon esprit est totalement captivé. Je sens que je vais en prendre plein les yeux ici. Autant essayer de faire preuve de clarté par rapport à ce que je vois. Je suis crevé après tout ce temps passé en avion et vais dormir un peu.
Lorsque je me réveille, il est dix-huit heures, il commence à faire nuit, je prend mon appareil photo et sors.
Je me dirige vers Pudong, le quartier des tours immenses. Tout est trop pour moi et je n'arrive pas à faire rentrer le décor dans mon objectif. Je n'ai pas envie de rendre ça beau - peut être que je suis trop fainéant. Tous me parait loin, démesuré, stérile. Je me sens comme une bête suivant un itinéraire fléché surveillé par des immeubles. Les allées piétonnes sont guidées par des passages. Plein de photographes sont là avec leurs trépieds et témoignent de ces réalisations architecturales. Futuriste et oppressant sont les mots qui me viennent à l'esprit.
Je décide d'errer dans de plus sombres et petites ruelles car c'est là que je me sens le mieux et en paix. Le noir je le préfère au rose étincelant des devantures de boutiques.
Les poupées synthétiques ont l'art de me faire flipper.
Les poupées synthétiques ont l'art de me faire flipper.
Je prends mon temps, boit une bière ou deux sur la route et hallucine sur les affiches publicitaires : un mélange de genre orient et occident réunis dans la froideur du désir consumériste.
En arrivant vers l'auberge je fait du light painting dans une allée où je me fais jeter par les cris d'un occupant. Le gars a crié comme s'il avait vu un fantôme - il a dû croire que je foutais le feu. J'ai gentiment rangé mes affaires à la seconde injonction quand il était bien clair qu'il s'agressait à moi. Il est deux heures du matin, l'heure d'aller dormir. Je vais essayer de ne pas trop me perdre dans les labyrinthes sinueux de cette mégalopole.
Dimanche 28 Avril
Je me lève à midi, et change d'hôtel.
Je veux voir des ruelles mais ne trouve que des complexes gigantesques de boutiques, buildings immenses et publicités tape à l’œil et exaspérante... J'ai l'impression de toujours me retrouver dans le même univers.
Je me lève à midi, et change d'hôtel.
Je veux voir des ruelles mais ne trouve que des complexes gigantesques de boutiques, buildings immenses et publicités tape à l’œil et exaspérante... J'ai l'impression de toujours me retrouver dans le même univers.
C'est dense, il y beaucoup de monde, les voitures klaxonnent pour communiquer mais sans pour autant que ce sois le bordel comme en Inde. C'est plutôt bien organisé, avec une signalisation qui fonctionne.
Pourtant ce n'est pas parce que vous êtes piétons et au vert, qu'un camion ne forcera pas le passage. Le camion est toujours le plus fort. Je répète : le camion est toujours le plus fort. Je ne comprends pas les deux roues car ils ne font aucun bruit. Ils sont peut-être adeptes de la roue libre ? Ils me surprennent souvent, j'ai l'impression qu'ils glissent sur le bitume.
Les trajets en métro sont tellement long... la ville est si grande. Même sous terre, les publicités sont animés et sonores et j'aimerai avoir un pistolet à balles d'urine acide pour ces écrans qui nous entourent. La plupart des jeunes sont scotchés sur leurs smarts phones, jouant à des jeux acidulés. Les trajets piétons sont délimités par des rambardes de métal et il y a foule. Des gars nous gueulent dessus avec des mégaphones, d'autres régissent les flux humains. Tout est bien organisé et rapide. J'ai l'impression d'être un mouton dans la multitude, brassé et oppressé. Mais il faut bien que je me déplace et que je respecte les règles du circuit.
Les trajets en métro sont tellement long... la ville est si grande. Même sous terre, les publicités sont animés et sonores et j'aimerai avoir un pistolet à balles d'urine acide pour ces écrans qui nous entourent. La plupart des jeunes sont scotchés sur leurs smarts phones, jouant à des jeux acidulés. Les trajets piétons sont délimités par des rambardes de métal et il y a foule. Des gars nous gueulent dessus avec des mégaphones, d'autres régissent les flux humains. Tout est bien organisé et rapide. J'ai l'impression d'être un mouton dans la multitude, brassé et oppressé. Mais il faut bien que je me déplace et que je respecte les règles du circuit.
Je sors du métro et il fait déjà nuit.
Je reviens sur le quartier du Bund, mange un truc pas cher et pas top en speed, vais me chercher une bière et rejoins le coin des rabatteurs où je tape la conversation avec un vendeur de vêtements. Je lui en paie une, il est content et moi aussi. Il parle un peu Anglais alors ça change tout, on communique.
Sur le trajet je shoote un peu à l'aveugle histoire de vivre des trucs.
Un gars qui distribue des publicités me mime de vomir devoir faire ce travail mais que ça lui assure sa thune. Je lui mime que je l'ai fait aussi et on se marre tout les deux à gerber ça. Monde de merde, c'est cruel hein ?
On ne dirait pas pourtant, tout le monde est là, à la fête.
Plein de gens se prennent en photo devant la vision des tours.
Moi aussi je suis venu voir ça.
Et c'est très laid.
J'aime vraiment bien la nuit, tout est plus calme et plus doux et je m'amuse bien.
On ne dirait pas pourtant, tout le monde est là, à la fête.
Plein de gens se prennent en photo devant la vision des tours.
Moi aussi je suis venu voir ça.
Et c'est très laid.
J'aime vraiment bien la nuit, tout est plus calme et plus doux et je m'amuse bien.
Lundi 29 Avril
L'un des Polonais tout-bourré ronfle comme pas possible et me réveille dans le dortoir. Il est six heures du matin je n'ai pas énormément dormi mais au moins, je vais pouvoir faire plein de trucs. Je change de l'argent, mon magot est entièrement transformé en Yuan, y'a plus qu'à le gérer. Direction : retrouver une chambre, car après ce soir je n'ai plus de lit, tout est complet, vacances Chinoises oblige. J'en ai marre de chercher un hôtel où dormir chaque jour.
L'un des Polonais tout-bourré ronfle comme pas possible et me réveille dans le dortoir. Il est six heures du matin je n'ai pas énormément dormi mais au moins, je vais pouvoir faire plein de trucs. Je change de l'argent, mon magot est entièrement transformé en Yuan, y'a plus qu'à le gérer. Direction : retrouver une chambre, car après ce soir je n'ai plus de lit, tout est complet, vacances Chinoises oblige. J'en ai marre de chercher un hôtel où dormir chaque jour.
A la banque, je rencontre un Tunisien étudiant médecine en Russie, ils sont un peu en retard là bas d'après lui. Ici il s'est fait lesté de deux cent dollars en arrivant à Shanghai, soit le prix d'une carte sim et d'un trajet en taxi. Il trouve que, quand même, le sens de l'hospitalité Chinoise fait défaut. J'ai comme l'impression qu'il n'a pas été accueilli comme il aurait imaginé. Et qu'il ne s'en sort pas très bien. Il est venu voir une fille, mi Tunisienne, mi Chinoise dont je vois bien qu'il est amoureux mais qui ne lui répond plus. Il est touchant et je le quitte après avoir marché un bout avec lui.
Bye bye mon bon, bon courage, des petites misères il y en aura pour tout le monde.
Lundi 29 Avril est la journée sous-terre, la journée métro, celle qui me décide à partir de Shanghai au plus vite.
Bye bye mon bon, bon courage, des petites misères il y en aura pour tout le monde.
Lundi 29 Avril est la journée sous-terre, la journée métro, celle qui me décide à partir de Shanghai au plus vite.
Je passe quatre heures au total dans le réseau du métro aujourd'hui, entre mes allées et venues dans les hôtels qui sont complets et mes erreurs de parcours.
La ville ne veut pas de moi.
Et le métro me rend cinglé.
Il ne me reste qu'une nuit d'hôtel.
Et je décide donc que c'est un signe.
Qu'il faut que je me barre de là.
Et le métro me rend cinglé.
Il ne me reste qu'une nuit d'hôtel.
Et je décide donc que c'est un signe.
Qu'il faut que je me barre de là.
Je n'en peux plus de grouiller sous terre à la recherche d'un autre endroit où poser mes affaires.
Je suis vraiment lessivé par Shanghai et je partirai avec un goût de défaite de n'avoir pas trouvé un endroit où je me sentais bien ici. J'appréhende un peu mon trajet en train et en bus car c'est la première fois que je vais expérimenter les transports Chinois et plus personne ne parlera le peu d'Anglais que je chopai ici et là. Je me rends compte que chaque mots doit être défini à l'avance pour ne pas rater ma sortie du train par exemple ou pour acheter mon billet de correspondance. Je me met à écrire les idéogrammes sur mon cahier.
Prochaine étape : Zhengzhou, d'où je prendrai un bus pour Nanjiécun, une des rares communauté Maoïste toujours active au pays.
Je suis vraiment lessivé par Shanghai et je partirai avec un goût de défaite de n'avoir pas trouvé un endroit où je me sentais bien ici. J'appréhende un peu mon trajet en train et en bus car c'est la première fois que je vais expérimenter les transports Chinois et plus personne ne parlera le peu d'Anglais que je chopai ici et là. Je me rends compte que chaque mots doit être défini à l'avance pour ne pas rater ma sortie du train par exemple ou pour acheter mon billet de correspondance. Je me met à écrire les idéogrammes sur mon cahier.
Prochaine étape : Zhengzhou, d'où je prendrai un bus pour Nanjiécun, une des rares communauté Maoïste toujours active au pays.
En sortant du métro, je meurs d'envie de pisser. Je fais aussi connaissance avec un gars qui me propose de l'accompagner boire un thé dans la vielle ville. Je me dis que c'est le genre de connerie que je ne ferais jamais seul alors pourquoi ne pas le tenter.
L'endroit est en plein centre du quartier le plus touristique de la vielle ville et c'est noir de monde. Le thé à un gout de thé et plutôt bon, mais je ne suis pas connaisseur et à huit euros le liquide, l'endroit ne me plait pas trop. C'est vraiment un coin à touriste. Il n'y a que des bourges autour de nous et des étrangers. Lui vient d'Allemagne, déteste son pays qu'il juge trop orienté carrière et monnaie, est professeur d'Anglais ici en Chine dans une petite ville et il vient voir le spectacle d'Andréa Bocelli demain soir. J'aime bien passer des moments avec des gens différents de moi. Il me parle des femmes occidentales et m'avertis qu'il faut s'en méfier car elles veulent le pouvoir et l'argent. Il comprend les mouvements pro-masculin qui émergent actuellement... Il ne sera jamais l'esclave d'une femme. Lorsque qu'il me dit qu'il donne ce genre de texte à étudier à ses étudiants, afin qu'ils se rendent compte du drame qui se passe dans nos pays, je me dit qu'il à peut-être un problème et qu'il devrait y retourner en Europe, pour voir exactement ce qu'il en est pour lui. Je lui fais part de mon avis sur la question en regardant ces petits doigts bouffis et il m'est tout de même bien sympathique. Je ne voudrais pas, une fois de plus, être blessant. Lorsque nous nous quittons il me dit qu'il va "voir des filles". Je lui en veut de réduire les gens à leur genre et de ne pas se rendre compte du sexisme qu'il prône. Il n'est vraiment pas un acteur de la liberté et tant pis pour lui.
L'endroit est en plein centre du quartier le plus touristique de la vielle ville et c'est noir de monde. Le thé à un gout de thé et plutôt bon, mais je ne suis pas connaisseur et à huit euros le liquide, l'endroit ne me plait pas trop. C'est vraiment un coin à touriste. Il n'y a que des bourges autour de nous et des étrangers. Lui vient d'Allemagne, déteste son pays qu'il juge trop orienté carrière et monnaie, est professeur d'Anglais ici en Chine dans une petite ville et il vient voir le spectacle d'Andréa Bocelli demain soir. J'aime bien passer des moments avec des gens différents de moi. Il me parle des femmes occidentales et m'avertis qu'il faut s'en méfier car elles veulent le pouvoir et l'argent. Il comprend les mouvements pro-masculin qui émergent actuellement... Il ne sera jamais l'esclave d'une femme. Lorsque qu'il me dit qu'il donne ce genre de texte à étudier à ses étudiants, afin qu'ils se rendent compte du drame qui se passe dans nos pays, je me dit qu'il à peut-être un problème et qu'il devrait y retourner en Europe, pour voir exactement ce qu'il en est pour lui. Je lui fais part de mon avis sur la question en regardant ces petits doigts bouffis et il m'est tout de même bien sympathique. Je ne voudrais pas, une fois de plus, être blessant. Lorsque nous nous quittons il me dit qu'il va "voir des filles". Je lui en veut de réduire les gens à leur genre et de ne pas se rendre compte du sexisme qu'il prône. Il n'est vraiment pas un acteur de la liberté et tant pis pour lui.
Le Dragon me paraît geôlier ce soir.
En rentrant à l'hôtel, je discute un bon moment avec un jeune Chinois venu ici pour une formation au métier de la banque. Cette conversation me permet de mieux appréhender la Chine, les Chinois et me fait beaucoup de bien car c'est une personne sensé, sensible et communiquant que j'ai en face de moi. Il parle Anglais du mieux qu'il peut et c'est vraiment appréciable surtout que j'imagine l'effort que ça doit être par rapport à sa langue natale.
Il a vingt-quatre ans, enfant unique venant d'une famille d'agriculteur de classe moyenne du Hénnàn, il étudie l'économie et est venu ici pour travailler. Shanghai m'éclaire t-il, suite à mes doutes sur la ville, est un endroit qui a une gestion de la pollution et de l'espace correcte et qui permet un certain confort de vie pour ceux qui y travaillent. Il me dit que les villes de moindres importance sont bien plus polluées et sales. Il appréhende le fait de rentrer dans la vie active car il sait que le système va l'essorer. Pendant deux ou trois ans, avec de la chance, cinq à dix dans la plupart des cas, il devra travailler d'arrache-pied pour assurer sa condition future. Je ressens les mêmes angoisses que l'on a ici, à propos de comment gagner sa vie. Que faire? Est-ce le bon choix ? Une vie... Il suivra son coeur et adaptera en fonction, souhaitant ne pas s'oublier et toujours s'accorder le droit de changer d'avis. Il me dit que le confort est important même si l'on voudrait tous être paresseux.
Il m'aide pour mon trajet de demain et prend sur son temps. Il est épaté que je fasse ce genre de voyage sans parler chinois et me dis qu'il souhaiterai vivre ce genre d'expérience. Cet été, il veut partir à Taiwan malgré les relations houleuses entre les deux pays, et se découvrir seul en voyageant. Il a l'impression que c'est maintenant ou jamais, en tous les cas avant d'être embauché à la banque. J'espère que la société ne le transformera pas en doux robot lorsqu'il aura plusieurs années de travail dans les pattes.
Je m'endors rapidement, rêve à plusieurs de mes amis, proches ou lointains.
Il a vingt-quatre ans, enfant unique venant d'une famille d'agriculteur de classe moyenne du Hénnàn, il étudie l'économie et est venu ici pour travailler. Shanghai m'éclaire t-il, suite à mes doutes sur la ville, est un endroit qui a une gestion de la pollution et de l'espace correcte et qui permet un certain confort de vie pour ceux qui y travaillent. Il me dit que les villes de moindres importance sont bien plus polluées et sales. Il appréhende le fait de rentrer dans la vie active car il sait que le système va l'essorer. Pendant deux ou trois ans, avec de la chance, cinq à dix dans la plupart des cas, il devra travailler d'arrache-pied pour assurer sa condition future. Je ressens les mêmes angoisses que l'on a ici, à propos de comment gagner sa vie. Que faire? Est-ce le bon choix ? Une vie... Il suivra son coeur et adaptera en fonction, souhaitant ne pas s'oublier et toujours s'accorder le droit de changer d'avis. Il me dit que le confort est important même si l'on voudrait tous être paresseux.
Il m'aide pour mon trajet de demain et prend sur son temps. Il est épaté que je fasse ce genre de voyage sans parler chinois et me dis qu'il souhaiterai vivre ce genre d'expérience. Cet été, il veut partir à Taiwan malgré les relations houleuses entre les deux pays, et se découvrir seul en voyageant. Il a l'impression que c'est maintenant ou jamais, en tous les cas avant d'être embauché à la banque. J'espère que la société ne le transformera pas en doux robot lorsqu'il aura plusieurs années de travail dans les pattes.
Je m'endors rapidement, rêve à plusieurs de mes amis, proches ou lointains.
Mardi 30 Avril
C'est le seul matin où je me lève tôt ici et où je n'ai pas à chercher d'hôtel. On s'ennuierai presque. Pour tuer le temps avant mon départ, je retourne dans la vielle ville d'hier où je suis allé boire le thé si onéreux.
C'est le seul matin où je me lève tôt ici et où je n'ai pas à chercher d'hôtel. On s'ennuierai presque. Pour tuer le temps avant mon départ, je retourne dans la vielle ville d'hier où je suis allé boire le thé si onéreux.
Je vois ce monsieur faire des photos avec sa princesse de fille et son amie maquillées à outrance. Ils sont très rigolos alors je fais des photos avec eux, et eux avec moi. Nous n'avons rien à voir ensemble et c'est ça qui nous plait, pour un très court moment en tous cas. En sortant du quartier touristique, je découvre un autre espace de dimensions raisonnable et populaire. Shanghai est grande et multiple mais je n'y aurais pas trouvé ma place.
Tant pis, la Chine c'est grand et de toute façon je ne souhaitais pas m'éterniser ici.
Je prends le train à quatorze heures, en classe couchette et c'est super. Je dors, mange, redors et une hôtesse vient me chercher à mon arrêt. Bien organisé, simple comme payer. Je n'avais pas trop besoin de me faire du souci.
Je prends le train à quatorze heures, en classe couchette et c'est super. Je dors, mange, redors et une hôtesse vient me chercher à mon arrêt. Bien organisé, simple comme payer. Je n'avais pas trop besoin de me faire du souci.
nanjiecun- Henan
Mercredi 1ier Mai
En sortant du train, il est quatre heures du matin. Plein de gens dorment dans la gare en attente de leur correspondance. Zhengzhou est très animé, j'ai l'impression que la Chine ne dort jamais. Il y a quatre Mac Donald et trois KFC sur cinq cent mètres carrés. Je vais manger un truc et écrire un peu pour passer le temps en attente du bus pour Linying. Je commande un truc super épicé sans le savoir et le mange en faisant des gueules pas possible.
En sortant du train, il est quatre heures du matin. Plein de gens dorment dans la gare en attente de leur correspondance. Zhengzhou est très animé, j'ai l'impression que la Chine ne dort jamais. Il y a quatre Mac Donald et trois KFC sur cinq cent mètres carrés. Je vais manger un truc et écrire un peu pour passer le temps en attente du bus pour Linying. Je commande un truc super épicé sans le savoir et le mange en faisant des gueules pas possible.
Pendant le voyage, alors que le jour est déjà haut, un jeune chinois tapote frénétiquement sur son smartphone pour que nous puissions communiquer, grâce à une page de traduction Anglais/Chinois. De la gare de Linying, je prend un cyclo pousse pour Nanjiécun, la commune Maoïste.
"Nanjiécun est une des rares villes fonctionnant encore en système coopératif... La ville est restée fidèle au système Maoïste et fait des envieux. En effet, les habitants sont riches, fort de leurs industries de bières, nouilles instantanées et beaucoup d'autres produits qu'ils exportent dans le monde entier. Pour bénéficier d'éducation et de médecine gratuite il faut cependant montrer dévotion au parti communiste pendant six ans pour devenir résident." Je suis curieux de voir ça.
L'hôtel à l'entrée de la ville est bon marché, je voudrai un lit en dortoir à quarante yuans mais la dame de la réception veux me refiler une chambre simple à cent soixante, j'insiste et au bout du compte, j'ai un lit dans le dortoir, qui est entièrement vide.
Les employées ici sont toutes sourire et abnégation, je n'ai aucunes clefs et elles viendront ouvrir ma porte à chacune de mes allées et venues. J'ai le droit à un petit shampoing, un petit savon, une brosse à dent, des chaussons... Je n'ouvre rien car j'ai déjà ce dont j'ai besoin. Ça ne me sers à rien de créer plus d'ordures que je n'en produit déjà. Je me sens comme un roi dans cet hôtel, un roi radin et curieux.
"Nanjiécun est une des rares villes fonctionnant encore en système coopératif... La ville est restée fidèle au système Maoïste et fait des envieux. En effet, les habitants sont riches, fort de leurs industries de bières, nouilles instantanées et beaucoup d'autres produits qu'ils exportent dans le monde entier. Pour bénéficier d'éducation et de médecine gratuite il faut cependant montrer dévotion au parti communiste pendant six ans pour devenir résident." Je suis curieux de voir ça.
L'hôtel à l'entrée de la ville est bon marché, je voudrai un lit en dortoir à quarante yuans mais la dame de la réception veux me refiler une chambre simple à cent soixante, j'insiste et au bout du compte, j'ai un lit dans le dortoir, qui est entièrement vide.
Les employées ici sont toutes sourire et abnégation, je n'ai aucunes clefs et elles viendront ouvrir ma porte à chacune de mes allées et venues. J'ai le droit à un petit shampoing, un petit savon, une brosse à dent, des chaussons... Je n'ouvre rien car j'ai déjà ce dont j'ai besoin. Ça ne me sers à rien de créer plus d'ordures que je n'en produit déjà. Je me sens comme un roi dans cet hôtel, un roi radin et curieux.
Rien à voir avec Shanghai. Gloire à Nanjiécun. Ici, sur la place d'entrée de la ville, Ernst, Marx, Mao, Lénine et Staline sont tous amis et guident le peuple vers la cohésion sociale. Sur les bâtiments de la ville des slogans patriotique à la gloire de l'esprit communautaire sont inscrit en lettres rouge. Je marche et tout le monde me salue, "Alo", "Hi", les regards convergent vers moi, les passants me font coucou de loin, des filles s'arrêtent de leur voiture pour se prendre en photo à mes cotés. Il faut que je fasse le signe que je suis content, que mes doigts fasse le "v" de victoire ou le signe de paix et que je sourie, mais de toute façon ça je le fait. Je suis l'attraction et ça me fait bien planer.
Mon ego est gratifié, huit mille cinq cent km pour arriver en Chine ce n'est pas pour être paumé dans la multitude.
Mon ego est gratifié, huit mille cinq cent km pour arriver en Chine ce n'est pas pour être paumé dans la multitude.
Je vais manger dans la rue, dans un stand sur le trottoir et sert de spectacle. C'est mon cinquième jour ici en terre étrangère et ça y est, je commence à parler les basiques, assez pour échanger un minimum.
Non, je plaisante, c'est toujours pareil, je ne comprends rien du tout.
Les gens s'attroupent autour de moi, et rigolent lorsque j'essaie de répéter ce qu'ils me disent. Je note certaines phrases dans mon carnet pour plus tard, peut être, pouvoir traduire. Je leur montre mes dessins et merde ça les fait rire de plus belle mais c'est déjà ça de gagné. J'ai l'impression que je leur fais un peu de peine aussi, à être aussi largué. Pendant qu'ils parlent je regarde et perçois des choses dans les regards et les attitudes qui ne sont pas de l'ordre des mots.
Non, je plaisante, c'est toujours pareil, je ne comprends rien du tout.
Les gens s'attroupent autour de moi, et rigolent lorsque j'essaie de répéter ce qu'ils me disent. Je note certaines phrases dans mon carnet pour plus tard, peut être, pouvoir traduire. Je leur montre mes dessins et merde ça les fait rire de plus belle mais c'est déjà ça de gagné. J'ai l'impression que je leur fais un peu de peine aussi, à être aussi largué. Pendant qu'ils parlent je regarde et perçois des choses dans les regards et les attitudes qui ne sont pas de l'ordre des mots.
Je fais une balade et rencontre pas mal de monde. Un gars m'offre cigarette sur cigarette et nous nous regardons en rigolant. Je dessine, communique avec le sourire et les gestes mais c'est vrai que ça ne va pas bien loin et que ça doit faire bizarre de me voir ainsi, coincé dans ma bulle. Toujours, je vois une légère déception alors qu'ils se rendent compte que je ne parle pas Chinois.
J'espère que dans mes yeux ils peuvent voir que ça roule et que, même si je ne comprends rien, tout ça me plait beaucoup.
Je parle avec une jeune fille qui possède quelque mots d'Anglais et elle est ravi. J'apprends que ici les scooters sont électriques et c'est pourquoi ils ne font pas de bruits. Elle espère me revoir car elle m'a déjà vu trois fois aujourd'hui.
Il est quinze heure et je décide d'aller faire une sieste, fatigué que je suis d'avoir passé les vingt quatre dernières heures, en train, bus ou salle d'attente pour la prochaine correspondance. Lorsque je me réveille il fait nuit et j'ai faim. Je passe le porche de l'entrée de la ville et me dirige vers un espace où plusieurs stands de nourriture sont regroupés. Les gens se goinfrent et boivent des bières. Je prends des crevettes fries et elle sont entière alors je les mange telles quelles sauf la tête. Je suis étonné de sentir à quelle point la friture fait disparaître la texture de la peau et des pattes, mais surtout je brûle de l'intérieur à cause des épices. J'ai demandé une bière mais il m'en ont amenée une paire, ça calme un peu mes lèvres qui sont en feu. Je pensai que j'aimais pimenté mais là c'est vraiment hardcore.
A la fin de mon repas, un jeune passablement éméché entreprend de me faire la conversation. Il parle mal Anglais mais le cœur y est et il m'invite à sa table pour boire avec ses amis. Des plats à ne plus savoir qu'en faire, des cadavres de bouteilles de bières jonchant le sol, dans cette ambiance où l'on me ressert dès que mon verre est vide, où chaque cigarettes éteintes fait l'objet d'une suivante, je suis abasourdi par l'enthousiasme et la joie de vivre de cette bande que j'intéresse et amuse beaucoup.
Je parle avec une jeune fille qui possède quelque mots d'Anglais et elle est ravi. J'apprends que ici les scooters sont électriques et c'est pourquoi ils ne font pas de bruits. Elle espère me revoir car elle m'a déjà vu trois fois aujourd'hui.
Il est quinze heure et je décide d'aller faire une sieste, fatigué que je suis d'avoir passé les vingt quatre dernières heures, en train, bus ou salle d'attente pour la prochaine correspondance. Lorsque je me réveille il fait nuit et j'ai faim. Je passe le porche de l'entrée de la ville et me dirige vers un espace où plusieurs stands de nourriture sont regroupés. Les gens se goinfrent et boivent des bières. Je prends des crevettes fries et elle sont entière alors je les mange telles quelles sauf la tête. Je suis étonné de sentir à quelle point la friture fait disparaître la texture de la peau et des pattes, mais surtout je brûle de l'intérieur à cause des épices. J'ai demandé une bière mais il m'en ont amenée une paire, ça calme un peu mes lèvres qui sont en feu. Je pensai que j'aimais pimenté mais là c'est vraiment hardcore.
A la fin de mon repas, un jeune passablement éméché entreprend de me faire la conversation. Il parle mal Anglais mais le cœur y est et il m'invite à sa table pour boire avec ses amis. Des plats à ne plus savoir qu'en faire, des cadavres de bouteilles de bières jonchant le sol, dans cette ambiance où l'on me ressert dès que mon verre est vide, où chaque cigarettes éteintes fait l'objet d'une suivante, je suis abasourdi par l'enthousiasme et la joie de vivre de cette bande que j'intéresse et amuse beaucoup.
La désormais classique session photo avec l'étranger où tous les gens y passent, les échanges sommaires en Anglais et pas mal de sourires et de suppositions nous font beaucoup rigoler. Il me trouve très cool d'être venu de si loin. Au bout d'un moment l'un d'eux dit "KTV" et ils m'invitent à les suivre.
La horde sauvage est lancée à travers la ville, les scooters foncent à plus de quarante kilomètres à l'heure, les conducteurs crient leurs joies de vivre. "You believe in me, i believe in you" me répète sans cesse le gars qui est venu à ma table. Tout ça est bon enfant et un peu bizarre pour moi, nous allons nous éclater au karaoké.
Je suis rentré une fois dans un lieu comme ça en Espagne mais j'étais dans un drôle d'état à ce moment et je ne m'en rappelle plus très bien. C'était un genre de bar où l'on chantait sur une scène en suivant les paroles sur un écran devant d'autres gens. Ici dans un KTV en Chine, les jeunes gens de la réception sont nombreux, en costards et tailleurs. Tout est carrelé, brillant de blanc nacré et tentures roses, et des lustres ornent le plafond. La bande que j'accompagne prend des bières, des sodas, des amuses-gueules et tout ça dans des quantités astronomique en me demandant sans cesse ce que je veux. Il faut qu'il y ai de tout à profusion. L'un d'entre eux, grand seigneur, s'empresse de payer l'ensemble. Je suis poussé dans des couloirs où des pièces closes renferment chacune un écran géant, une table, des canapés, le tout illuminé par des stroboscopes où la musique est plus forte que mes pensées. Chaque groupe à son propre espace et des serveurs s'empressent entre les différents salons pour emmener les victuailles nécessaire à la jouissance. Notre table est pleine à craquer, ils commandent en plus des fruits, du thé et mélange le tout allègrement et sans arrêt.
La horde sauvage est lancée à travers la ville, les scooters foncent à plus de quarante kilomètres à l'heure, les conducteurs crient leurs joies de vivre. "You believe in me, i believe in you" me répète sans cesse le gars qui est venu à ma table. Tout ça est bon enfant et un peu bizarre pour moi, nous allons nous éclater au karaoké.
Je suis rentré une fois dans un lieu comme ça en Espagne mais j'étais dans un drôle d'état à ce moment et je ne m'en rappelle plus très bien. C'était un genre de bar où l'on chantait sur une scène en suivant les paroles sur un écran devant d'autres gens. Ici dans un KTV en Chine, les jeunes gens de la réception sont nombreux, en costards et tailleurs. Tout est carrelé, brillant de blanc nacré et tentures roses, et des lustres ornent le plafond. La bande que j'accompagne prend des bières, des sodas, des amuses-gueules et tout ça dans des quantités astronomique en me demandant sans cesse ce que je veux. Il faut qu'il y ai de tout à profusion. L'un d'entre eux, grand seigneur, s'empresse de payer l'ensemble. Je suis poussé dans des couloirs où des pièces closes renferment chacune un écran géant, une table, des canapés, le tout illuminé par des stroboscopes où la musique est plus forte que mes pensées. Chaque groupe à son propre espace et des serveurs s'empressent entre les différents salons pour emmener les victuailles nécessaire à la jouissance. Notre table est pleine à craquer, ils commandent en plus des fruits, du thé et mélange le tout allègrement et sans arrêt.
Des tubes pop anglo-saxon puis chinois déferle dans mes tympans. Ils me demandent sans cesse ce que je prends, ce que je veux chanter et, après interprété Mickael Jackson et les Backstreetsboys, et les bières, je ne veux plus rien. Ils s'en trouvent un peu étonné et veulent que je m'amuse et continue à consommer sans relâche. Pourtant, dans cette ambiance d'oubli, à minuit, tels des Cendrillons, ils savent que la fête est finie et, d'un coup, nous repartons. Ils me raccompagnent à mon hôtel et je prends rendez-vous demain avec les filles à quinze heures pour quelques cours de Chinois dont elles pensent que j'ai besoin.
Les dames de la réception du jour sont les mêmes le soir et elles dorment dans les canapés qui jonchent l'entrée.
Je suis peu gêné de devoir les réveiller pour rentrer dans ma chambre.
Sourire et abnégation, l'accueil à la Chinoise qu'on aime.
Jeudi 2 Mai
Je me lève tôt et me balade dans la ville. Elle n'a rien de tellement marquée qui la rattache au Maoisme hormis l'avenue principale et le porche d'accueil.
Je suis peu gêné de devoir les réveiller pour rentrer dans ma chambre.
Sourire et abnégation, l'accueil à la Chinoise qu'on aime.
Jeudi 2 Mai
Je me lève tôt et me balade dans la ville. Elle n'a rien de tellement marquée qui la rattache au Maoisme hormis l'avenue principale et le porche d'accueil.
Je passe un moment avec le ferronnier, il me sert de l'eau bouillante à boire mais je la refuse.
C'est trop bizarre.
C'est trop bizarre.
Je fais une sieste, vois les filles l'après-midi, elles parlent mieux Anglais que les garçons et m'éduquent autant que faire ce peux à leur langue maternel. "Je suis un français seul ici en Chine". Elles me prêtent même le scooter électrique de l'une d'entres elles, on se marre.
Elles me paient à manger, un plat, une glace, le petit ami de l'une d'elle nous rejoint, nous allons encore au KTV, je ne débourse rien et ils en font un point d'honneur. C'est ZhengShuHui, qui avait payé la veille qui continue de régler les additions et cela tout au long de la journée. Il travaille pour le gouvernement et quand bien même j'aurais parlé Chinois, je ne sais pas s'il aurait pû m'expliquer ce qu'il y fait exactement. Avec son smartphone et le traducteur il ne trouve pas les mots pour le dire et surtout, il évite la question. On se tape un dessin tout les quatre et chacun se fait son délire.
Le soir nous mangeons, l'ambiance est lisse, propre et il y a beaucoup moins de folie que la veille. Je trouve qu'ils me maternent un peu trop et, en voulant bien faire et me demandant sans cesse ce que je veux, il me mettent en face de mon incompétence à choisir. Je me sens un peu désolé.
Elles me paient à manger, un plat, une glace, le petit ami de l'une d'elle nous rejoint, nous allons encore au KTV, je ne débourse rien et ils en font un point d'honneur. C'est ZhengShuHui, qui avait payé la veille qui continue de régler les additions et cela tout au long de la journée. Il travaille pour le gouvernement et quand bien même j'aurais parlé Chinois, je ne sais pas s'il aurait pû m'expliquer ce qu'il y fait exactement. Avec son smartphone et le traducteur il ne trouve pas les mots pour le dire et surtout, il évite la question. On se tape un dessin tout les quatre et chacun se fait son délire.
Le soir nous mangeons, l'ambiance est lisse, propre et il y a beaucoup moins de folie que la veille. Je trouve qu'ils me maternent un peu trop et, en voulant bien faire et me demandant sans cesse ce que je veux, il me mettent en face de mon incompétence à choisir. Je me sens un peu désolé.
Je les quitte au soir et les remercie beaucoup pour ces moments de paix, ils aimeraient voyager eux aussi mais j'ai l'impression qu'il ne s'accorderont pas ce droit ou qu'il ne l'ont pas. En France aussi j'entends souvent que j'ai de la chance de pouvoir me balader comme ça. Il faut en profiter.
parc de wulingyuan - HUnan
Samedi 4 Mai
Je reprend le train et traverse deux régions le vendredi. Je dessine avec un gamin dans la rue lors d'une correspondance.Je suis à présent dans le Hunnàn, il est minuit et j'attends mon tour dans la file d'attente pour acheter mon billet depuis Chengsa pour Zhengziajé. Au guichet, un jeune insulte violemment l'employé des trains qui délivre les tickets, le menace alors que lui, derrière sa vitre blindé est fou de rage, la larme à l’œil et tremblant de colère. Je ne sais pas si nique ta mère existe en Chinois mais je pense qu'on en est pas loin. La queue qui me succède est longue et il n'aura pas le temps de se reprendre de ses émotions que déjà mon tour arrive. J'ai de la peine pour lui. Un gars m'accompagne et m'aide à prendre mon billet et nous montons dans le train ensemble, ce sont cinq heures de nouveau pour arriver à destination. Il me file une noix confite, noire et assez étrange, dure et filandreuse qu'il faut mastiquer puis recracher. Après ce petit épisode dégustatif, je me sens comme chauffé, excité et plus réveillé qu'avant. Bizarre ce truc.
Je suis en classe assise et l'ambiance est différente de la classe couché, la plupart des gens dorment comme ils peuvent, assis sur les fauteuils et s'appuyant sur les tables. De mon coté je dessine et lutte contre le sommeil. Alors que le jour se lève, je vois des paysages magnifiques de vallées luxuriante baignées dans la brume. Le vieux en face de moi prends mon carnet et m'écrit "C'est notre province Chinoise du Hunnan". Là, je me sens super bien.
Nous arrivons à neuf heures du matin, je suis exténué et mon pote de train m'emmène à l'hôtel où il réside et où nous aurons accès à internet et pourrons communiquer plus précisément. Il m'aide pour ma prochaine destination : je veux aller voir le parc national de Wulingyuan, qui regroupe de nombreux pics karstique et j'aimerai y faire du light painting. Il me déconseille d'envisager l'option de faire des photos de nuit là bas. Je file me coucher pendant que lui reste éveillé sur l'ordi. Je suis naze. Lorsque nous nous retrouvons à cinq heures de l'après midi, il n'a toujours pas dormis. Il a vingt quatre ans, est speed comme souvent sont les chinois que je rencontre et déjà quelques cheveux blanc. Il est efficace, fume clopes sur clopes, travaille comme agent immobilier et a une petite fille. Nous mangeons ensemble dans une ambiance silencieuse et je crois qu'il n'apprécie pas trop que l'on essaie de communiquer sans ordi, de jouer des mains et des suppositions alors je reste paisible et acquiesce alors qu'il me propose de rentrer à l'hôtel et dormir.
J'ai quand même l'impression d'être salement diminué de ne pas pouvoir m'exprimer, les rencontres sont moins riches et je me sens comme un extraterrestre.
Je suis en classe assise et l'ambiance est différente de la classe couché, la plupart des gens dorment comme ils peuvent, assis sur les fauteuils et s'appuyant sur les tables. De mon coté je dessine et lutte contre le sommeil. Alors que le jour se lève, je vois des paysages magnifiques de vallées luxuriante baignées dans la brume. Le vieux en face de moi prends mon carnet et m'écrit "C'est notre province Chinoise du Hunnan". Là, je me sens super bien.
Nous arrivons à neuf heures du matin, je suis exténué et mon pote de train m'emmène à l'hôtel où il réside et où nous aurons accès à internet et pourrons communiquer plus précisément. Il m'aide pour ma prochaine destination : je veux aller voir le parc national de Wulingyuan, qui regroupe de nombreux pics karstique et j'aimerai y faire du light painting. Il me déconseille d'envisager l'option de faire des photos de nuit là bas. Je file me coucher pendant que lui reste éveillé sur l'ordi. Je suis naze. Lorsque nous nous retrouvons à cinq heures de l'après midi, il n'a toujours pas dormis. Il a vingt quatre ans, est speed comme souvent sont les chinois que je rencontre et déjà quelques cheveux blanc. Il est efficace, fume clopes sur clopes, travaille comme agent immobilier et a une petite fille. Nous mangeons ensemble dans une ambiance silencieuse et je crois qu'il n'apprécie pas trop que l'on essaie de communiquer sans ordi, de jouer des mains et des suppositions alors je reste paisible et acquiesce alors qu'il me propose de rentrer à l'hôtel et dormir.
J'ai quand même l'impression d'être salement diminué de ne pas pouvoir m'exprimer, les rencontres sont moins riches et je me sens comme un extraterrestre.
Dimanche 5 Mai
J'arrive tard au parc national. Il est onze heures, il y a énormément de monde, un écran géant diffuse des publicités tonitruante et le prix d'entrée est de deux cent cinquante yuans, soit trente cinq euros. Qu'importe, c'est ici que James Cameron aurait trouvé l'inspiration pour ces décors de la planète Pandora dans Avatar. Ça va être grandiose.
En fond sonore alors que j'entre dans le parc, l'écran géant diffuse "Oppan Gagnam Style", la chanson au milliard et demi de vues sur youtube, celle que j'entends énormément en Chine. (http://www.youtube.com/watch?v=9bZkp7q19f0).
Dans mon sac, j'ai mon trépied, mon matos de lightpainting, un 24/70 et une bouteille d'eau. Autour du cou, mon appareil photo et mon fidèle 50mm. C'est un peu lourd tout ça mais bon, ça devrait aller pour ma balade. Le temps est gris, brumeux et humide.
Je décide de prendre la première grimpée que je rencontre. Un escalier est installé afin de permettre l'ascension. J'avance avec bon nombre de gens plutôt heureux et énergiques, et nous montons, montons. Je vois des gens qui redescendent aussi, exténué, faisant des pauses. J'en fais aussi lors de la montée. Ça doit maintenant faire une heure que je monte ces marches et je me demande combien de temps cela va prendre pour arriver en haut. Je me dis aussi qu'il faudra redescendre... Sur le chemin des pics karstiques se dressent fièrement hors de la jungle.
J'arrive tard au parc national. Il est onze heures, il y a énormément de monde, un écran géant diffuse des publicités tonitruante et le prix d'entrée est de deux cent cinquante yuans, soit trente cinq euros. Qu'importe, c'est ici que James Cameron aurait trouvé l'inspiration pour ces décors de la planète Pandora dans Avatar. Ça va être grandiose.
En fond sonore alors que j'entre dans le parc, l'écran géant diffuse "Oppan Gagnam Style", la chanson au milliard et demi de vues sur youtube, celle que j'entends énormément en Chine. (http://www.youtube.com/watch?v=9bZkp7q19f0).
Dans mon sac, j'ai mon trépied, mon matos de lightpainting, un 24/70 et une bouteille d'eau. Autour du cou, mon appareil photo et mon fidèle 50mm. C'est un peu lourd tout ça mais bon, ça devrait aller pour ma balade. Le temps est gris, brumeux et humide.
Je décide de prendre la première grimpée que je rencontre. Un escalier est installé afin de permettre l'ascension. J'avance avec bon nombre de gens plutôt heureux et énergiques, et nous montons, montons. Je vois des gens qui redescendent aussi, exténué, faisant des pauses. J'en fais aussi lors de la montée. Ça doit maintenant faire une heure que je monte ces marches et je me demande combien de temps cela va prendre pour arriver en haut. Je me dis aussi qu'il faudra redescendre... Sur le chemin des pics karstiques se dressent fièrement hors de la jungle.
Les oiseaux s'envoient des messages incompréhensible, la végétation est ultra luxuriante dans cette jungle préhistorique humide convertie en circuit découverte. Des poubelles sont disséminés le long de notre chemin de marche, des poubelles en béton superbes, peintes en brun et sculptée comme des tronc d'arbres. On y croirait vraiment, elles s'intègrent bien au paysage environnant. Pourtant, des sachets abandonnés jalonnent notre route et ils y en a même au cœur de la brousse. Sans doute le vent qui les traînent ensuite un peu partout. Je me demande si les gens sont assez cons pour oublier les poubelles qui suivent notre route tous les cinquante mètres. Nous sommes tous assez content de monter et certains même plus que d'autres : ils fument, le ventre à l'air et le tee-shirt retroussé, d'autres crient et écoutent leurs échos leur revenir. Pendant ce temps là des singes font l'attraction, les gens les nourrissent et ils sont plutôt hardis. Ils viennent directement se servir dans les mains que leurs tendent les visiteurs sans pour autant rester et abandonner leur confiance. Non, ce qu'ils veulent eux, c'est bouffer. J'en vois aller chercher directement dans les poubelles, vérifier s'il ne resterai pas quelques choses dans les sachets et les abandonnant sur leur route. Ce sont eux en fait qui balancent les déchets un peu partout.
Je vois un singe plutôt âgé au bout d'une branche, qui se régale de pop-corn en regardant le paysage, mettant des baffes à tous ceux qui s'approche de lui et aimeraient qu'il partage. Quand un autre dominant arrive et lui arrache son sachet il est trop tard, il n'y a plus rien et il balance avec dédain le paquet vide. Un peu comme chez nous en fait.
J'ai l'impression de m'être fait violer par la jungle, moi qui ne fait jamais de sport. Mon sac et tout ce qu'il contient me pèse maintenant vraiment sur le dos. Je me renseigne pour prendre le téléphérique en redescente mais ce sont dix euros alors non, j'achète un pancho en plastique pour me protéger de la pluie et là, je me retape deux heures et demi de descente en escalier.
Mes mollets sont en feu et je suis toujours à l'entrée du parc.
Alors que je m'assois un moment, un gars vient me proposer d'aller à son hôtel pour me reposer mais il n'est que seize heures alors j'aimerai aller dans les terres, rentrer plus en avant dans le parc. Là où j'aurais dû aller directement en fait.
Putain de montée de fou.
Il me dit qu'il me faudra cinq heures pour y arriver mais j'aimerai bien avoir un autre avis. Je demande à un jeune sur le chemin qui confirme ce qu'il me disait. Il me serait impossible d'arriver là bas avant la nuit, sans compter une autre montée de trois heures. Pas possible pour moi, mes mollets sont ultra contractés. Je décide de rebrousser chemin et prendre l'option qui m'était offerte. Je retourne à l'endroit du rabatteur mais il n'y a plus personne.
Alors que je m'assois un moment, un gars vient me proposer d'aller à son hôtel pour me reposer mais il n'est que seize heures alors j'aimerai aller dans les terres, rentrer plus en avant dans le parc. Là où j'aurais dû aller directement en fait.
Putain de montée de fou.
Il me dit qu'il me faudra cinq heures pour y arriver mais j'aimerai bien avoir un autre avis. Je demande à un jeune sur le chemin qui confirme ce qu'il me disait. Il me serait impossible d'arriver là bas avant la nuit, sans compter une autre montée de trois heures. Pas possible pour moi, mes mollets sont ultra contractés. Je décide de rebrousser chemin et prendre l'option qui m'était offerte. Je retourne à l'endroit du rabatteur mais il n'y a plus personne.
Ok, ok, je vois à peu près la direction sur la carte alors ça va le faire je vais marcher un coup.
J'arrête un bus sur le chemin, et à l'intérieur de celui-ci un groupe de gens me proposent de les accompagner. Nous coupons à travers la forêt puis prenons un autre bus. Je suis bien content de les avoir suivis ceux là, sans ça je n'aurais jamais trouvé l'hôtel.
C'est la nuit, il pleuvote. Je viens d'aller dehors pour faire des photos et me servir de ce matériel qui me lacère le dos mais non, je suis juste dans le noir dans un champ et je ne sais pas quoi faire, de retour je salis ma chambre avec mes baskets boueuse. Il est vingt et une heure, je vais dormir et me lever tôt demain pour profiter. Je suis un sacré looser.
Lundi 6 Mai
Je me lève à six heures et chaque pas me rappelle la journée précédente, mes mollets au réveil, à froid, sont assez endoloris, j'espère qu'ils tiendront la journée.
C'est la nuit, il pleuvote. Je viens d'aller dehors pour faire des photos et me servir de ce matériel qui me lacère le dos mais non, je suis juste dans le noir dans un champ et je ne sais pas quoi faire, de retour je salis ma chambre avec mes baskets boueuse. Il est vingt et une heure, je vais dormir et me lever tôt demain pour profiter. Je suis un sacré looser.
Lundi 6 Mai
Je me lève à six heures et chaque pas me rappelle la journée précédente, mes mollets au réveil, à froid, sont assez endoloris, j'espère qu'ils tiendront la journée.
Les paysages sont incroyables, je n'ai jamais vu d'endroits comme ça.
Je suis tout seul et grimpe de nouveau, des escaliers, des escaliers, des escaliers sans fin...
Je fais des pauses régulière, mes jambes souffrent un peu trop.
Dans le brouillard je pense à Cosima, et ça me donne de la force pour avancer. Ce serai dur de voyager avec elle dans ces conditions pourtant le paysage est unique et je suis sûr que ça lui plairai. Elle aurait fait autrement de toute façon, et ne se serait pas fait attraper par la jungle, elle n'est pas bête. Je suis quand même bien content d'être perdu et de voir tout ça.
Il est midi, ça fait cinq heures que je marche alors que je rejoins le centre du parc et avec lui son florilège de touristes, je suis exténué. Les gens avec leurs parapluies me bloquent le chemin et j'avance beaucoup moins vite. Ils prennent leurs poses habituelles, nourrissent les singes et s'amusent. Je me sens comme un revenant et j'ai envie qu'un tyrannosaurus-rex sorte de la jungle et les bouffent tous, tous sauf moi. Je décide de partir d'ici, de rentrer à Zhengziajié, je n'ai plus d'énergie pour marcher.
Je vais rentrer au chaud à l'abri de l'humidité et mettre mes jambes dans un lit. Trop bon. J'ai l'art de passer à coté.
Ma chambre d'hôtel donne sur la rue, c'est vraiment bruyant, les bagnoles klaxonnent et le bruit est infernal. J'ai fais ce que j'avais à faire ici, à l'arrache. Demain je me casse.
J'ai aussi l'art de la fuite en avant.
Je vais rentrer au chaud à l'abri de l'humidité et mettre mes jambes dans un lit. Trop bon. J'ai l'art de passer à coté.
Ma chambre d'hôtel donne sur la rue, c'est vraiment bruyant, les bagnoles klaxonnent et le bruit est infernal. J'ai fais ce que j'avais à faire ici, à l'arrache. Demain je me casse.
J'ai aussi l'art de la fuite en avant.
dehang - Hunan
Mardi 7 Mai
J'arrive à Dehang, un chouette petit village tranquille entourée de paysages karstique spectaculaire. Le hameau en lui même est ravissant et je vais me faire une joie de me reposer quelques jours ici. Le droit d'entrée pour les touristes est de soixante yuans.
J'arrive à Dehang, un chouette petit village tranquille entourée de paysages karstique spectaculaire. Le hameau en lui même est ravissant et je vais me faire une joie de me reposer quelques jours ici. Le droit d'entrée pour les touristes est de soixante yuans.
Je décide pour mon premier jour, et constatant la pénibilité que j'ai à marcher, de me faire une bonne vielle journée ordi des familles. Je bouffe des gâteaux, trie des photos et mate un film. Je me rends compte aussi de ce que j'ai vu la veille au parc national et, oh combien, c'était spectaculaire. J'envisage d'y retourner mais après calcul de temps et d'argent, je me dis que tant pis, ce sera pour une prochaine fois car franchement ça vaut le déplacement. L'endroit où je suis est fantastique alors des beautés j'en verrais. Demain je m'équipe pour la pluie et en-avant-l'aventure.
Mercredi 8 Mai
Il pleut régulièrement à verse et je voudrais tout de même explorer les alentours. Je vais donc dans la ville la plus proche pour m'équiper. Je veux des bottes, un ciré et un parapluie. Je vois un vieillard ravissant, lui demande pour une photo et il accepte, ça faisait un moment que je n'avais pas fait ça.
Mercredi 8 Mai
Il pleut régulièrement à verse et je voudrais tout de même explorer les alentours. Je vais donc dans la ville la plus proche pour m'équiper. Je veux des bottes, un ciré et un parapluie. Je vois un vieillard ravissant, lui demande pour une photo et il accepte, ça faisait un moment que je n'avais pas fait ça.
Je décide de monter voir ce pont qui sort des nuages et, en faisant du stop, je me retrouve embarqué à trente kilomètres d'où je voulais aller.
Je sentais que ça clochais à la vue de notre avancée mais les passagers du mini bus me rassuraient. Ils ne comprenaient surtout absolument rien. A l'arrivée le mini-bus me demande cent yuans - je lui explique mon problème et il fait preuve de compréhension. Je reprends un bus, paie et revient donc à ma destination de départ d'où trois heures ce sont écoulées. Loose for ever.
J'abandonne l'idée d'aller voir le pont et entreprend de rejoindre Dehang par les rizières, le temps est fabuleux et le décor aussi. J'ai des bottes maintenant, la pluie ne me fait pas peur. Je me sens libre, heureux bien qu'imbécile, ici dans cette nature féconde.
J'aime l'humour heureusement.
J'aime l'humour heureusement.
Je me sens surexcité par ce qui m'entoure mais aussi je sens de curieuses chaleurs et mon cœur tachycardise un peu. On dirait que les noix confises que je mange et qui me font fumer comme un pompier ont des vertus énergisante... Faudra que je me renseigne sur ce que c'est vraiment.
Des rivières parsèment le chemin et je passe sous une cascade avec mon parapluie, croissant les doigts pour qu'il tienne le coup sous la pression de l'eau et protège mon matériel à milliers d'euros. Je fais un peu le con mais ça passe.
Malgré mon enthousiasme pour ce chemin il ne rejoint pas Dehang comme je l'aurais souhaité. je dois donc revenir sur mes pas et prendre un bus pour retourner à ma chambre.
Qu'importe, c'est magnifique ici.
Qu'importe, c'est magnifique ici.
Jeudi 9 Mai
Levé tôt, balade dans la nature, je mange avec Serge un Parisien de soixante-cinq ans qui voyage seul pendant trois mois en Chine. Il pensait que ce serait plus compliqué et moi aussi. Il trouve que, maintenant, il n'y a plus vraiment d'esprit critique, les gens ont peur de sortir de la masse.
Pendant que je dessine des gamins moqueur viennent exprimer leur joie au dessus de moi. Ils se mettent seulement à rire, lancent leurs petits sons et éclatent à l'unisson, s'arrêtent puis reprennent de plus belle. En regardant cette photo j'ai le sourire qui revient.
Les chinois fument beaucoup mais je vous l'avais déjà dit.
La nuit je fais du light sous la pluie, en compagnie d'un chien, fidèle protecteur qui surveille le vent et ses fantômes. Rien de très concluant et il commence à flotter sévère. Bouge de là.
La nuit je fais du light sous la pluie, en compagnie d'un chien, fidèle protecteur qui surveille le vent et ses fantômes. Rien de très concluant et il commence à flotter sévère. Bouge de là.
Fenghuang - Hunan
Vendredi 10 Mai
J'arrive à Fenghuang. Une ville de carte postale chinoise. La ville du phénix. Rendue touristique à l’excès. C'est splendide pourtant. Comme d'habitude je n'écoute pas la rabatteuse qui vient à ma rencontre et perd une heure à chercher une chambre au prix qu'elle m'avait proposée. Je retourne donc là bas et prend ce qui me correspondais. Je bataille souvent pour rien.
Fenghuang est une vielle ville historique, le long d'une rivière. Aérée, légère et pourtant envahie d'échoppe comme - plus tard je le verrais - toutes les villes touristiques Chinoises. Je suis bien content d'être là, de revenir au chaos de l'activité humaine.
L'architecture ancienne, conservée et entretenue est splendide.
La plupart des touristes sont Chinois, jeunes consommateurs en liberté, ils ont des couronnes de fleurs dans les cheveux, des chapeaux de cowboy, s'amusent et se prennent en photos en adoptant systématiquement les mêmes poses. Une foule de photographes proposent ces services sur les différentes lieux de la ville, prêtant des habits traditionnels pour la réalisation de clichés kitsh et identique. Je commence à être un peu saoulé de les voir faire ça partout, mais bon, chacun son trip. Je me promène dans les rues et m'attriste du sort des animaux devant les restaurants.
J'arrive à Fenghuang. Une ville de carte postale chinoise. La ville du phénix. Rendue touristique à l’excès. C'est splendide pourtant. Comme d'habitude je n'écoute pas la rabatteuse qui vient à ma rencontre et perd une heure à chercher une chambre au prix qu'elle m'avait proposée. Je retourne donc là bas et prend ce qui me correspondais. Je bataille souvent pour rien.
Fenghuang est une vielle ville historique, le long d'une rivière. Aérée, légère et pourtant envahie d'échoppe comme - plus tard je le verrais - toutes les villes touristiques Chinoises. Je suis bien content d'être là, de revenir au chaos de l'activité humaine.
L'architecture ancienne, conservée et entretenue est splendide.
La plupart des touristes sont Chinois, jeunes consommateurs en liberté, ils ont des couronnes de fleurs dans les cheveux, des chapeaux de cowboy, s'amusent et se prennent en photos en adoptant systématiquement les mêmes poses. Une foule de photographes proposent ces services sur les différentes lieux de la ville, prêtant des habits traditionnels pour la réalisation de clichés kitsh et identique. Je commence à être un peu saoulé de les voir faire ça partout, mais bon, chacun son trip. Je me promène dans les rues et m'attriste du sort des animaux devant les restaurants.
On ne fait pas plus frais : ils sont là, en cage, en attente d'être cuisinés. En France on l'oublierai, qu'avant d'être des plats, la viande avait des yeux.
J'ai vraiment du mal ici en Chine avec le fait d'en consommer. Les Chinois eux ne se font pas d'illusion sur l'utilité des animaux. Ils utilisent tout. Je vois des têtes de porc aplaties, des canards attachés, des rongeurs en cage. Ici ils mangent les pattes des poulets, et tout, tout, ce que vous pourriez imaginez et de différentes façons. Miam, Miam, j'ai de plus en plus de mal à m'alimenter et je souhaiterais diminuer ma consommation de viande. Le tofu me plait bien.
1/160 S.
C'est la nuit, je fais une photo carte postale car quand même c'est vachement beau et j'aimerai envoyer ça.
Je me jette dans un égout - avec mes bottes c'est facile - et dessine un borgne sortit de la lave.
J'erre et me perd dans les ruelles avant de revenir dans le centre de l'activité nocturne où les boites de nuit battent leur pleins.
Je regarde de loin les effets de la fin de soirée. Il est minuit - fin du bal des cendrillons - les établissement commencent à fermer.
Dormir, dormir, dormir, je suis crevé moi aussi et je commence à être trop noir.
Samedi 11 Mai
Je me lève tard. Il fait super beau. Les filles sont belles et tout ce qui va bien aussi. Je suis bien reposé elles me font rire avec leurs couronnes.
Je me lève tard. Il fait super beau. Les filles sont belles et tout ce qui va bien aussi. Je suis bien reposé elles me font rire avec leurs couronnes.
J'imprime des images, envoi des lettres à ma famille. Je veux faire une tête de démon devant un porche qui s'y prête bien. J'ai énormément d'épis de Noël mais j'en recherche d'autres au cas où... J'ai peur de manquer. En attendant la nuit je refais des photos de ce que je vois. Je me balade hors de la vielle ville et vois un peu de vraie vie des habitants de Fenghuang loin des touristes.
Retour dans la vielle ville et son florilège de passants. C'est toujours aussi beau, aussi clean, aussi happy together.
Je travaille sur papier ma tête de démon. Histoire de savoir où je veux aller. Ce ne sera pas évident de le faire en un trait dans l'espace mais on verra bien.
Il est vingt heures alors que je m'essais à ce dessin, plusieurs touristes m'entourent et se demandent bien ce que je fais. J'ai rarement fait ce genre de truc en public mais ma foi, ce soir ça marche pas trop mal. Je me fais ami avec Grace, une chinoise qui travaille avec les touristes et parle parfaitement anglais. Elle est surpris qu'un Français parle aussi bien cette langue, paresseux que nous sommes. Elle décide de m'assister pour les prises de vues et me soutiendra lors des multiples essais. Je lui fais une photo en échange et j'entend derrière moi des gens qui disent "How much ?" Je n'en tiens pas compte et leur répond que je le fais juste pour elle, mon amie. Cependant amis lighters, il y a un bizness à prendre, en Chine, avec cette technique. Un truc de rue avec les passants, basique, mais qui pourrait être bien rentable. Alors que je range mes affaires il est onze heures vingt, je fais une photo à un jeune, qui ne parle pas bien anglais et je suis fatigué alors je ne m'attarde pas. Je lui enverrai la photo par mail. J'aurais fait une centaine de têtes de démons ce soir dont une trentaine au feu de Bengale. Demain je quitte la ville, encore et encore : bouger.
Il est vingt heures alors que je m'essais à ce dessin, plusieurs touristes m'entourent et se demandent bien ce que je fais. J'ai rarement fait ce genre de truc en public mais ma foi, ce soir ça marche pas trop mal. Je me fais ami avec Grace, une chinoise qui travaille avec les touristes et parle parfaitement anglais. Elle est surpris qu'un Français parle aussi bien cette langue, paresseux que nous sommes. Elle décide de m'assister pour les prises de vues et me soutiendra lors des multiples essais. Je lui fais une photo en échange et j'entend derrière moi des gens qui disent "How much ?" Je n'en tiens pas compte et leur répond que je le fais juste pour elle, mon amie. Cependant amis lighters, il y a un bizness à prendre, en Chine, avec cette technique. Un truc de rue avec les passants, basique, mais qui pourrait être bien rentable. Alors que je range mes affaires il est onze heures vingt, je fais une photo à un jeune, qui ne parle pas bien anglais et je suis fatigué alors je ne m'attarde pas. Je lui enverrai la photo par mail. J'aurais fait une centaine de têtes de démons ce soir dont une trentaine au feu de Bengale. Demain je quitte la ville, encore et encore : bouger.
C'est l'une de mes meilleures photos pour le moment, je m'endors ravi.
Dimanche 12 Mai
Alors que j'arrive dans une autre vielle ville historique et avant d'entrer dans le quartier que je veux visiter je décide de me renseigner pour savoir comment aller à ma prochaine destination. Je ne sais pas bien pourquoi je commence à compter les jours et à me dire qu'il faut que je fasse plus de trucs, que je ne me laisse pas trop aller, que je m'organise.
Je demande à des gars vers la station de bus et voilà que ni-une, ni-deux, je me retrouve sur la moto de l'un d'entre eux et qui me jette maintenant dans un bus pour une autre ville. Je paie mon ticket quand je comprend trop tard que je suis loin de mon but et que maintenant c'est foutu : je suis parti. Je me sens super con. Tout est allé tellement vite.
Je passe sept heures dans le bus. Arrive dans un lieu de béton poussiéreux et sans âme où je devrais passer la nuit en attente du prochain véhicule.
Alors que j'arrive dans une autre vielle ville historique et avant d'entrer dans le quartier que je veux visiter je décide de me renseigner pour savoir comment aller à ma prochaine destination. Je ne sais pas bien pourquoi je commence à compter les jours et à me dire qu'il faut que je fasse plus de trucs, que je ne me laisse pas trop aller, que je m'organise.
Je demande à des gars vers la station de bus et voilà que ni-une, ni-deux, je me retrouve sur la moto de l'un d'entre eux et qui me jette maintenant dans un bus pour une autre ville. Je paie mon ticket quand je comprend trop tard que je suis loin de mon but et que maintenant c'est foutu : je suis parti. Je me sens super con. Tout est allé tellement vite.
Je passe sept heures dans le bus. Arrive dans un lieu de béton poussiéreux et sans âme où je devrais passer la nuit en attente du prochain véhicule.
Je quitte donc le Hùnan d'une façon assez surprenante. Triste, j'écris un peu à l'hôtel et puis m'endors. Je sens que j'ai raté quelque chose aujourd'hui et que j'ai un peu laissé le hasard me malmener.
CHENGDONG - GUANXI
Lundi 13 Mai
Après six nouvelles heures dans le bus briquebalant j'arrive à Chengdong dans la province du Guanxi, pour voir le pont de la pluie et du vent et les villages environnants. J'avais oublié qu'il me faudrait payer un droit d'entrée. Je rechigne un peu car je viens de me réveiller et que je suis de sale humeur et le billet passe de soixante yuans à trente. Comment c'est possible ça ? Bref, ça m'arrange alors je ne vais pas tergiverser. Je me sens maussade. Je traverse le pont et c'est ça quoi, rien de bien exitant. Qu'est ce que je fous là ?
Après six nouvelles heures dans le bus briquebalant j'arrive à Chengdong dans la province du Guanxi, pour voir le pont de la pluie et du vent et les villages environnants. J'avais oublié qu'il me faudrait payer un droit d'entrée. Je rechigne un peu car je viens de me réveiller et que je suis de sale humeur et le billet passe de soixante yuans à trente. Comment c'est possible ça ? Bref, ça m'arrange alors je ne vais pas tergiverser. Je me sens maussade. Je traverse le pont et c'est ça quoi, rien de bien exitant. Qu'est ce que je fous là ?
Je mange et vais explorer les environs. Au détour d'une rue un villageois scrute mon billet et me dit que je ne peux pas passer par là. Le billet à trente yuans permet sûrement de voir uniquement le premier village. Quelle bande d'enfoirés. Je gueule un coup et les gens s'en foutent et je les déteste... mais qui à tord ? C'est comme ça ici. Je décide de prendre d'autres rues et de grimper par la colline, rien à foutre, les trente yuans d'économie c'est quatre euros mais en fait c'est surtout une question de principe. Le principe de la connerie en fait. Après coup je me relis et je trouve ça stupide. Note pour moi-même : respecter les règles ou ne pas faire.
Je veux juste marcher, me cassez pas les couilles. Alors c'est ce que je fait, j'arpente les villages, évitant les foutus pont de la pluie et du vent et les regroupement de villageois qui pourrait vérifier mon billet. Ça m'excite et m'insupporte et c'est dans cet état mi-haineux, mi-curieux, que j'avance sous la chaleur. En fin de journée, et sans m'en rendre compte, je repasse par la rue qui ne m'était pas autorisé. Je re-croise le regard du mec qui m'avait contrôlé, j'évite simplement de le soutenir et continue ma route. Super. Je déteste cet état d'âme pourri que je me traîne.
La nuit je fais un light bien pourri et je décide que de toute façon je n'ai pas forcément envie de garder des choses d'ici. Oui, pourri, c'est l'heure d'aller au lit.
Je veux juste marcher, me cassez pas les couilles. Alors c'est ce que je fait, j'arpente les villages, évitant les foutus pont de la pluie et du vent et les regroupement de villageois qui pourrait vérifier mon billet. Ça m'excite et m'insupporte et c'est dans cet état mi-haineux, mi-curieux, que j'avance sous la chaleur. En fin de journée, et sans m'en rendre compte, je repasse par la rue qui ne m'était pas autorisé. Je re-croise le regard du mec qui m'avait contrôlé, j'évite simplement de le soutenir et continue ma route. Super. Je déteste cet état d'âme pourri que je me traîne.
La nuit je fais un light bien pourri et je décide que de toute façon je n'ai pas forcément envie de garder des choses d'ici. Oui, pourri, c'est l'heure d'aller au lit.
Longji - Guanxi
Mardi 14 Mai
Les rivières en terrasse du dos du Dragon sont ma prochaine destination. Les collines de la région sont sculptées depuis des centaines d'années pas les paysans Chinois qui y font pousser du riz et autres aliments. Ça sonne bien hein?! Ça va être magnifique.
C'est aussi une destination très touristique et le droits d'accès est de quatre-vingt yuans soit dix euros. De nombreux bus stationnent à l'entrée de la route principale qui mène au différents villages perchés dans les collines.
Merde, il n'y a pas de bus aujourd'hui pour le village où je voulais aller. La route est accidenté à cause d'un éboulement de terrain. Il va falloir que je marche une heure pour atteindre le premier village, réserver une chambre et me délester de mon gros sac. Je décide de manger un peu avant d'entreprendre la montée et, au moment de l'addition, et en comparaison de ce que j'ai dans le ventre, je gueule lorsqu'il s'agit de payer. Il y a cinq yuans de trop. Après coup, je me dit que je suis quand même vachement sur la défensive ces derniers temps. Je ne sais pas, ça sent l'arnaque ici. C'est quand même complètement débile ces "droits d'entrée". Enfin c'est comme ça pratiquement partout dans les destinations déclarées touristiques en Chine. Des porteuses me proposent leurs services mais les cent yuans demandé et la honte que j'aurais à utiliser ce genre de service - je suis encore jeune - me font préférer l'autogestion. Sur le chemin, fatigué du poids de mon sac, je demande à la gérante d'un hôtel si elle veut bien garder mon attirail. Elle me demande vingt yuans pour l'effort et j'accepte, heureux.
Le temps d'aujourd'hui : nuages, averses partielles et brouillard. J'ai mes bottes et un parapluie. Je veux aller dans le dernier village pour y passer la nuit, sur la carte postale jointe au ticket d'entrée ça me parait...tout droit, pendant environ cinq heures à travers les rizières. ça me paraît être une bonne idée de balade.
Il y a beaucoup de monde sur la route, tous avec un appareil photo. Des porteurs circulent et il y a même la possibilité de se faire transporter soi-même en chaise... C'est ainsi jusqu'au premier village puis je me retrouve seul à marcher.
Les rivières en terrasse du dos du Dragon sont ma prochaine destination. Les collines de la région sont sculptées depuis des centaines d'années pas les paysans Chinois qui y font pousser du riz et autres aliments. Ça sonne bien hein?! Ça va être magnifique.
C'est aussi une destination très touristique et le droits d'accès est de quatre-vingt yuans soit dix euros. De nombreux bus stationnent à l'entrée de la route principale qui mène au différents villages perchés dans les collines.
Merde, il n'y a pas de bus aujourd'hui pour le village où je voulais aller. La route est accidenté à cause d'un éboulement de terrain. Il va falloir que je marche une heure pour atteindre le premier village, réserver une chambre et me délester de mon gros sac. Je décide de manger un peu avant d'entreprendre la montée et, au moment de l'addition, et en comparaison de ce que j'ai dans le ventre, je gueule lorsqu'il s'agit de payer. Il y a cinq yuans de trop. Après coup, je me dit que je suis quand même vachement sur la défensive ces derniers temps. Je ne sais pas, ça sent l'arnaque ici. C'est quand même complètement débile ces "droits d'entrée". Enfin c'est comme ça pratiquement partout dans les destinations déclarées touristiques en Chine. Des porteuses me proposent leurs services mais les cent yuans demandé et la honte que j'aurais à utiliser ce genre de service - je suis encore jeune - me font préférer l'autogestion. Sur le chemin, fatigué du poids de mon sac, je demande à la gérante d'un hôtel si elle veut bien garder mon attirail. Elle me demande vingt yuans pour l'effort et j'accepte, heureux.
Le temps d'aujourd'hui : nuages, averses partielles et brouillard. J'ai mes bottes et un parapluie. Je veux aller dans le dernier village pour y passer la nuit, sur la carte postale jointe au ticket d'entrée ça me parait...tout droit, pendant environ cinq heures à travers les rizières. ça me paraît être une bonne idée de balade.
Il y a beaucoup de monde sur la route, tous avec un appareil photo. Des porteurs circulent et il y a même la possibilité de se faire transporter soi-même en chaise... C'est ainsi jusqu'au premier village puis je me retrouve seul à marcher.
Je demande ma route pour m'assurer de la bonne direction car en fait ce n'est pas juste tout droit. Il y a de la forêt et pas seulement un décor de colline à suivre. Je marche en serrant les fesses, mes fesses qui sont humides, comme mes pieds dans mes bottes.
Deux femmes de minorités Yao veulent me prendre quarante yuans pour m'accompagner jusqu'au prochain village mais puisque de toute façon elles y vont, je fais le chemin avec elles gratuitement à travers la brousse. Les gens du coin ont l'habitude de taxer sur les touristes, c'est un peu dommage mais compréhensif.
Deux petites souris, les cheveux aussi long que leurs corps, enroulés autour de leur têtes dans un turban noir sont donc à mes cotés.
Deux petites souris, les cheveux aussi long que leurs corps, enroulés autour de leur têtes dans un turban noir sont donc à mes cotés.
Elles crapahutent vite, la plus jeune plus que l'autre et prends la tête. On se marre de temps en temps et l'une d'elles se moquent de ma façon de marcher avec mes bras qui vont et viennent dans le sens de la marche. Je porte le fardeau de la plus âgée pour la délester un peu et voir ce que ça fait. Elles doivent régulièrement la faire cette route, tout en étant plus ou moins chargée. Je marche au pas avec elles, à bonne allure. Elles veulent que je fasse des photos de leurs cheveux - encore pour quarante yuans - mais je ne leur file rien à mes copines de balade et me passe de ce cliché si folklorique.
Je nous fais une petite photo de pote de route.
On aura vraiment marché à fond. Ahah ! C'était pas une ballade de plaisance, rentrer à la maison avec du bois.
Arrivé au hameau elles me proposent de manger chez elles pour la même somme et là, j'accepte. Il est temps de partager un peu et d'arrêter de dire non. Nous sommes chez la plus jeune, dans une grande salle en bois vide, une table sommaire dans un coin, de quoi s'asseoir. La pièce qui sert de cuisine est tout aussi dépouillée et un feu est allumé dans un trou à même le sol. Il n'y a pas d'évacuation d'air et la fumée du bambou qui alimente les braises envahie la pièce. Nous mangeons du riz, avec des verdures, des bouts de lards et l'une d'entre elle met de l'eau dans son riz. Elle peut ainsi boire et manger en même temps.
Tout ça n'est pas super bon mais je m'en rappelle plus que mon dernier repas chez Mc Do.
Arrivé au hameau elles me proposent de manger chez elles pour la même somme et là, j'accepte. Il est temps de partager un peu et d'arrêter de dire non. Nous sommes chez la plus jeune, dans une grande salle en bois vide, une table sommaire dans un coin, de quoi s'asseoir. La pièce qui sert de cuisine est tout aussi dépouillée et un feu est allumé dans un trou à même le sol. Il n'y a pas d'évacuation d'air et la fumée du bambou qui alimente les braises envahie la pièce. Nous mangeons du riz, avec des verdures, des bouts de lards et l'une d'entre elle met de l'eau dans son riz. Elle peut ainsi boire et manger en même temps.
Tout ça n'est pas super bon mais je m'en rappelle plus que mon dernier repas chez Mc Do.
Nous nous quittons et elle me dit de repasser demain pour manger - réitère son offre de m'accompagner et m'avertit du danger de marcher seul. Je rigole un coup et c'est bon ! Me jète pas la poisse petite souris, je vais bien trouver ma route. A demain peut être.
Rien de bien extraordinaire. De la jungle et des rizières. Je rejoins le village où je voulais aller, paie ma chambre et dors, il est huit heure du soir.
Mercredi 15 Mai
Je me lève tôt et entreprend le chemin inverse pour retrouver mes affaires et partir d'ici. La nature et tout ça c'est cool mais bon. C'est moins beau que ce que j'ai vu dans le Hunan. Ça c'est fini de manière trop brusque et ça m'a mis dans un sale état d'esprit. J'ai envie de m'en aller. Je marche et rumine. Qu'est ce que c'est que ce bordel des rizières ? Pourquoi je suis venus voir ça ? Il va où tout l'argent des droits d'entrée ? ça m'étonnerai que ce soit les paysans, ceux eux travaillent la terre que l'on vient voir, qui récupère le magot. Je comprend l'attitude des gens à notre égard.
Le temps aujourd'hui : maussade, aigris avec un brin de haine. Je demande ma route à une pauvre dame qui se propose de m'accompagner - vous connaissez la somme - et je lui gueule alors dessus. Pauvre petite victime. Je continue à hurler deux cents mètres après, seul, rageur et je ne sais pas trop pourquoi je suis si énervé. Elle doit m'entendre au loin, se dire que je suis vraiment taré et elle n'a pas tout à fait tord. Le temps est à présent colérique avec des excès de rage.
Je fais attention où je marche sur les rochers glissant car avec une attitude aussi négative et malgré mes bottes de roi du monde, il peut m'arriver des merdes et je l'aurais bien cherché. Ça fait deux jours que je n'ai pas fumé. C'est peut être pour ça que je suis à fleur de peau, cherchant des prétextes pour m'énerver. Enfin bref, c'est comme ça. Va falloir que je retrouve le chemin qu'on emprunté mes copines d'hier.
Mercredi 15 Mai
Je me lève tôt et entreprend le chemin inverse pour retrouver mes affaires et partir d'ici. La nature et tout ça c'est cool mais bon. C'est moins beau que ce que j'ai vu dans le Hunan. Ça c'est fini de manière trop brusque et ça m'a mis dans un sale état d'esprit. J'ai envie de m'en aller. Je marche et rumine. Qu'est ce que c'est que ce bordel des rizières ? Pourquoi je suis venus voir ça ? Il va où tout l'argent des droits d'entrée ? ça m'étonnerai que ce soit les paysans, ceux eux travaillent la terre que l'on vient voir, qui récupère le magot. Je comprend l'attitude des gens à notre égard.
Le temps aujourd'hui : maussade, aigris avec un brin de haine. Je demande ma route à une pauvre dame qui se propose de m'accompagner - vous connaissez la somme - et je lui gueule alors dessus. Pauvre petite victime. Je continue à hurler deux cents mètres après, seul, rageur et je ne sais pas trop pourquoi je suis si énervé. Elle doit m'entendre au loin, se dire que je suis vraiment taré et elle n'a pas tout à fait tord. Le temps est à présent colérique avec des excès de rage.
Je fais attention où je marche sur les rochers glissant car avec une attitude aussi négative et malgré mes bottes de roi du monde, il peut m'arriver des merdes et je l'aurais bien cherché. Ça fait deux jours que je n'ai pas fumé. C'est peut être pour ça que je suis à fleur de peau, cherchant des prétextes pour m'énerver. Enfin bref, c'est comme ça. Va falloir que je retrouve le chemin qu'on emprunté mes copines d'hier.
Je rejoins le village des petites souris, décide de faire une pause, m'assied sur des marches et bois un Sprite. C'est super sucré et assez dégueux mais j'aime bien l'effet des bulles dans ma gorge. Je rumine encore quand soudain une porte s'ouvre derrière moi et - oh surprise - je suis devant la maison de la plus âgée des deux femmes Yao d'hier. Celle de la photo. Ahahaha ! Ça me force à faire bonne figure, sourire et sortir de ma torpeur dépressive. Elle redescend au village aussi alors elle me dit de l'attendre et nous refaisons la route en sens inverse. Nous marchons, vite encore, dans la brume. Elle passe le plus clair de son temps au téléphone, toujours aussi agile dans les petits chemin. Arrivé, je récupère mon sac à l'hôtel, ôte mes bottes et laisse mes pieds s'aérer, mange et puis repars. Putain de nature Chinoise, lieu touristique et de terre agricole où la contradiction règne et où j'ai le sentiment de n'avoir crée qu'un fossé entre moi et les gens. Aurais-je pu vivre les choses différemment ici ? Sans doute. J'ai surtout été un sale con borné, emprisonné dans ma tête et je n'ai pas laissé au lieu le temps de m'imprégner.
C'était beau en fait tout ça.
Je vais rejoindre une ville, Yangshuo. Aux alentours il y a plein de paysages karstique magnifiques, je louerai un vélo, resterai quelque temps, me la coulerai douce, anonyme dans la ville, à mon rythme et reposé. Je vais me faire du bien et me détendre. Il y a aussi cette photo de Joel Santos (http://www.flickr.com/photos/joel_santos_photography/5263744805/) qui montre des pêcheurs aux cormorans et je veux voir ça de mes yeux. J'espère que j'en trouverai. Ce serait top de passer du temps avec eux et voir comment ils bossent. Je pense à tout ça pendant les trois heures de bus qui me séparent de la destination.
C'était beau en fait tout ça.
Je vais rejoindre une ville, Yangshuo. Aux alentours il y a plein de paysages karstique magnifiques, je louerai un vélo, resterai quelque temps, me la coulerai douce, anonyme dans la ville, à mon rythme et reposé. Je vais me faire du bien et me détendre. Il y a aussi cette photo de Joel Santos (http://www.flickr.com/photos/joel_santos_photography/5263744805/) qui montre des pêcheurs aux cormorans et je veux voir ça de mes yeux. J'espère que j'en trouverai. Ce serait top de passer du temps avec eux et voir comment ils bossent. Je pense à tout ça pendant les trois heures de bus qui me séparent de la destination.
YANGSHUO
GUANXI
Je rentre dans le Monkey Jane, auberge de jeunesse occidentale où tout est traduit en Anglais, située dans une ruelle perpendiculaire à la principale rue commerçante et touristique de la ville où les magasins abondent et présentent leurs marchandises. Le gars de la réception m'impressionne avec sa barbe et lorsque je le complimente sur sa pilosité singulière il me répond avec malice que c'est normal, car il n'est pas Chinois, mais Taïwanais. Josh m'est très sympathique, je suis content de trouver un endroit où j'aurais mes repères. Les gens parle anglais et me paraissent vraiment à la cool. Le dortoir est très bon marché, les murs suintant l'humidité sont décorés à la peinture de forme abstraite et colorée. Dans les couloirs des peinture de dragons, serpents et autres créatures magnifiques ont été couvertes de peinture blanche avec rage. Je me demande qui a eu la folie de pourrir ces dessins car de ce que j'en vois ils me paraissaient vraiment beaux. J'apprendrais plus tard que c'est Jane, la propriétaire de l'hôtel, qui s'est empressée de les couvrir après avoir souffert des cris des Chinois qui, surjouant la terreur, descendait les escaliers en gueulant et en réveillant tout le monde après avoir bu au bar situé sur le toit...
Je suis seul dans le dortoir. Je pose mes affaires, me rétrécie la barbe et me lave. Lorsque je me regarde devant le miroir après cette petite remise en forme je me trouve beau.
C'est bon, je suis requinqué, voyons voir de quoi retourne cette ville.
Il commence à faire nuit. La rue commerçante est encore plus inondée de gens, les bars et clubs explosent de lumières et d'effets stroboscopiques et luttent dans une guerre sonore pour attirer les jeunes en quête d'aventures et de folies alcoolisées. Des rabatteuses soumises à la loi du marché exhibent leurs peaux, c'est le moment du rush où il y a de l'argent à prendre. Je décide de rejoindre la danse, d'attaquer une bière et de shooter à la sauvage.
Je suis seul dans le dortoir. Je pose mes affaires, me rétrécie la barbe et me lave. Lorsque je me regarde devant le miroir après cette petite remise en forme je me trouve beau.
C'est bon, je suis requinqué, voyons voir de quoi retourne cette ville.
Il commence à faire nuit. La rue commerçante est encore plus inondée de gens, les bars et clubs explosent de lumières et d'effets stroboscopiques et luttent dans une guerre sonore pour attirer les jeunes en quête d'aventures et de folies alcoolisées. Des rabatteuses soumises à la loi du marché exhibent leurs peaux, c'est le moment du rush où il y a de l'argent à prendre. Je décide de rejoindre la danse, d'attaquer une bière et de shooter à la sauvage.
Ça me fait du bien de me trouver dans cette effervescence consumériste, d'observer l'humanité joueuse du vingt et unième siècle et notre pseudo liberté éphémère et onéreuse.
Mais j'ai aussi de la peine pour nous.
Mais j'ai aussi de la peine pour nous.
Au loin j'aperçois un occidental barbu qui porte des photos et se glisse en vitesse à travers la foule. Il m'a l'air bien fou, partage ma passion, il faut que je parle avec lui. Je l'interpelle au détour d'une ruelle et il me donne rendez-vous d'ici une demi heure devant le Mc Donald's. Il s'appelle Gregory, est Belge et vit ici depuis six mois en vendant ses clichés.
Je le retrouve avec ses amis, un Allemand et un Chilien qui s'égosillent en interprétant Manu Chao tant bien que mal au youkoulélé et à la guitare. Nous sommes donc là, devant ce clown jaune et rouge en plastique plus grand que moi et buvons des bières en foutant le boxons à l'occidentale. Certaines personnes donnent quelques billets sans doute plus pour le coté exotique que représente les interprètes que pour leurs qualités de musiciens. Je ne la ramène pas trop et je suis bien content de faire partie de ce décor.
Je le retrouve avec ses amis, un Allemand et un Chilien qui s'égosillent en interprétant Manu Chao tant bien que mal au youkoulélé et à la guitare. Nous sommes donc là, devant ce clown jaune et rouge en plastique plus grand que moi et buvons des bières en foutant le boxons à l'occidentale. Certaines personnes donnent quelques billets sans doute plus pour le coté exotique que représente les interprètes que pour leurs qualités de musiciens. Je ne la ramène pas trop et je suis bien content de faire partie de ce décor.
Au loin deux filles jouent de la guitare et interprètent une chanson, mais l'atmosphère est autrement plus mièvre et ils sont tous Chinois et très souriant. Je commence à être un peu pété alors que la bande décide de rejoindre le bar du Monkey Jane. C'est une institution ici me dit Gregory "on est tous passé par là".
Je perds gentiment le groupe qui va trop vite pour moi et continue à errer et faire quelque photos.
Je perds gentiment le groupe qui va trop vite pour moi et continue à errer et faire quelque photos.
Il est trois heures et je file au lit. Sacré claque l'arrivée à Yangshuo.
Je suis complètement flou.
Et il pleut grave.
Je suis complètement flou.
Et il pleut grave.
C'est comme ça que je passe une semaine entière ici en vivant surtout la nuit. Je passe du temps au bar sur le toit du Monkey Jane entre photos, dessins, discussions enflammées et light painting.
Dans Yangshuo, je n'aurais rien vu des paysages karstiques environnant, ni pris de vélo ni rien. J'aurais surtout vécu la nuit. Les pêcheurs au cormorans sont juste une attraction touristique, un ersatz de réalité appartenant au passé. C'est faux, il n'y a plus de poissons dans les rivières et les cormorans sont de toutes façons moins efficace qu'un filet de pêche. Ils font parti du décor que la Chine construit sur les ruines de sa propre histoire depuis qu'ils en ont compris la valeur monétaire.
Dans Yangshuo, je n'aurais rien vu des paysages karstiques environnant, ni pris de vélo ni rien. J'aurais surtout vécu la nuit. Les pêcheurs au cormorans sont juste une attraction touristique, un ersatz de réalité appartenant au passé. C'est faux, il n'y a plus de poissons dans les rivières et les cormorans sont de toutes façons moins efficace qu'un filet de pêche. Ils font parti du décor que la Chine construit sur les ruines de sa propre histoire depuis qu'ils en ont compris la valeur monétaire.
C'est dans les quartiers périphériques, ouvriers, que je trouve le plus authenticité.
Je mange dans un stand sur le bord de la route et ils balancent des chanterelles dans de l'eau bouillante pimentée. Je mastique donc un truc spongieux qui m'arrache la bouche, loin du souvenirs que j'avais du goût de ce champignon. J'ai la larme à l'oeil et la France me manque parfois pour la bouffe.
J'attends la nuit pour revenir dans un quartier populaire que j'ai trouvés et où je pourrais intégrer des visages en un trait. J'ai du mal à faire ce que je veux et alors que je tente et re-tente à maintes reprises mon idée sur un tas de briques, je me fait envahir par une bande de gamins rieur.
J'attends la nuit pour revenir dans un quartier populaire que j'ai trouvés et où je pourrais intégrer des visages en un trait. J'ai du mal à faire ce que je veux et alors que je tente et re-tente à maintes reprises mon idée sur un tas de briques, je me fait envahir par une bande de gamins rieur.
Je les prends pour modèles et communique avec eux comme je le peux : ils bougent et se marrent constamment pendant les photos. Je leur répète "Oppan Gangnam Style" plusieurs fois et ils éclatent de rire. Tout les gamins aiment cette chanson acidulée, individualiste et survoltée - elle me vrille le cerveau aussi.
Ce même soir et dans ce même quartier, je deviens pote d'un charpentier et de ces voisins que je ne comprends absolument pas, mais où sourires, cigarettes et thés sont échangé. Je me ressource en humanité et me fait ramener en moto jusqu'à mon hôtel.
Ce même soir et dans ce même quartier, je deviens pote d'un charpentier et de ces voisins que je ne comprends absolument pas, mais où sourires, cigarettes et thés sont échangé. Je me ressource en humanité et me fait ramener en moto jusqu'à mon hôtel.
Je me rappelle de cette conversation sur le toit du Monkey Jane, avec une Chinoise triste de vivre ici.
A la trentaine elle n'est toujours pas mariée et ses parents n'espère que cela, se fichant de ses sentiments et de son bonheur. Elle se sent prisonnière de sa famille, des traditions et de l'étroitesse de pensée Chinoise. Elle voudrait vivre ailleurs, en Europe ou au Etats-Unis où les gens sont plus ouvert lui semble t-il. Surtout elle aimerai être heureuse et faire quelque chose qui lui plait. Ici plus les filles sont jolies plus elles gagnent d'argent. Une bonne vielle société machiste comme on aime un peu partout. Elle est un peu larguée dans se peau de femme chinoise et je la comprend. Je l'écoute en la poussant à savoir ce qu'elle veut et surtout à s'accepter en dépit de son entourage. On ne vit qu'une fois et l'heure où l'on se demandera des comptes viendra. Nous sommes nos propres juges et bourreaux, il faut essayer d'avoir les idées claires. Je suis surtout un peu saoul et trop sûr de moi. Elle me demande pourquoi je suis si méchant et me rappelle la place de l'argent dans le bonheur : "Your name is not money, you can't make everyone happy". Je met du temps à la comprendre celle là... tellement de temps qu'a l'heure où vous lirez ceci je ne suis plus très sûr d'avoir compris.
Et je ne sais toujours pas pourquoi je suis si méchant. Tout est confus en ces temps troublés, quelle place avons-nous dans ce monde ? Quelles liberté d’exister en tant qu'être unique ? Neuf heures et demi du matin. Je suis triste ou fatigué en fait.
A la trentaine elle n'est toujours pas mariée et ses parents n'espère que cela, se fichant de ses sentiments et de son bonheur. Elle se sent prisonnière de sa famille, des traditions et de l'étroitesse de pensée Chinoise. Elle voudrait vivre ailleurs, en Europe ou au Etats-Unis où les gens sont plus ouvert lui semble t-il. Surtout elle aimerai être heureuse et faire quelque chose qui lui plait. Ici plus les filles sont jolies plus elles gagnent d'argent. Une bonne vielle société machiste comme on aime un peu partout. Elle est un peu larguée dans se peau de femme chinoise et je la comprend. Je l'écoute en la poussant à savoir ce qu'elle veut et surtout à s'accepter en dépit de son entourage. On ne vit qu'une fois et l'heure où l'on se demandera des comptes viendra. Nous sommes nos propres juges et bourreaux, il faut essayer d'avoir les idées claires. Je suis surtout un peu saoul et trop sûr de moi. Elle me demande pourquoi je suis si méchant et me rappelle la place de l'argent dans le bonheur : "Your name is not money, you can't make everyone happy". Je met du temps à la comprendre celle là... tellement de temps qu'a l'heure où vous lirez ceci je ne suis plus très sûr d'avoir compris.
Et je ne sais toujours pas pourquoi je suis si méchant. Tout est confus en ces temps troublés, quelle place avons-nous dans ce monde ? Quelles liberté d’exister en tant qu'être unique ? Neuf heures et demi du matin. Je suis triste ou fatigué en fait.
Merci Monkey Jane inséparable de mon temps à Yangshuo.
Comme dit Gregory avec son accent belge : "On est comme on est, tout ce qu'on veux, c'est vivre nos petites vies et qu'on nous laisse tranquille."
Dali
YUnnan
Vendredi 24 Mai
Je change encore de province.
Du Guanxi je passe au Yùnnan. J'arrive à Nanning à vingt-trois heures et, en attendant ma correspondance pour Kunming le lendemain matin à sept heures, un hôtel aux abords de la gare me laisse dormir gratuitement dans le canapé de l'entrée. C'est parfait, ça m'aurait ennuyé de chercher un hôtel ou de payer les trente euros que coûte une nuit dans celui-ci.
J'en ai marre du train, vivement qu'on arrive. Je ne regarde jamais le paysage, je suis un zombie qui essai de dormir le plus possible. Là, je me suis maté un film mais quel ennui... Vivement qu'on arrive putain, vivement qu'on arrive. Faut que je me chope une liseuse pour mes prochains voyages, que j'occupe ce temps au lieu de pourrir.
Dali, ville de la marijuana Chinoise, situé à deux mille cinq cents mètres d'altitude. Si je fumais encore je serais ravi mais pour l'instant personne ne m'a rien proposé.
Je change encore de province.
Du Guanxi je passe au Yùnnan. J'arrive à Nanning à vingt-trois heures et, en attendant ma correspondance pour Kunming le lendemain matin à sept heures, un hôtel aux abords de la gare me laisse dormir gratuitement dans le canapé de l'entrée. C'est parfait, ça m'aurait ennuyé de chercher un hôtel ou de payer les trente euros que coûte une nuit dans celui-ci.
J'en ai marre du train, vivement qu'on arrive. Je ne regarde jamais le paysage, je suis un zombie qui essai de dormir le plus possible. Là, je me suis maté un film mais quel ennui... Vivement qu'on arrive putain, vivement qu'on arrive. Faut que je me chope une liseuse pour mes prochains voyages, que j'occupe ce temps au lieu de pourrir.
Dali, ville de la marijuana Chinoise, situé à deux mille cinq cents mètres d'altitude. Si je fumais encore je serais ravi mais pour l'instant personne ne m'a rien proposé.
Je fais un tour et croise la route de deux Français avec qui je passe la soirée à boire des bières et de l'alcool de riz premier prix et parler, parler, parler.
Le lendemain, je suis aphone, je ne sais pas trop pourquoi et ça ne m'était jamais arrivé... Je ne crois pas avoir crié hier. Je fais des photos dans la rue, la vielle ville est de forme carrée entrecoupée de rues perpendiculaire. Le soir je dessine avec un Suisse qui a pris deux ans pour faire le tour du monde. Nous parlons aussi photo.
Dali m'ennuie un peu. Je ne vois pas grand chose à quoi m'accrocher.
Dali m'ennuie un peu. Je ne vois pas grand chose à quoi m'accrocher.
J'ai l'impression qu'elles se font un peu chier, les pauvres dames à s'agiter sans passion comme ça. Mais je juge les situations trop rapidement. C'est sûrement moi qui m'agite sans passion en définitive. Je trouve plus de grâce dans le tchi cong dans les parcs que dans ces danses de groupe.
Heureusement, des enfants s'envolent tout autour.
Heureusement, des enfants s'envolent tout autour.
Je ne sais plus trop ce que je fait là, ce que j'ai envie de vivre. Je pourrais me la couler douce ici mais les deux jours que j'y ai passés me suffisent. L'hôtel manque cruellement de folie. Je n'ai pas le feeling.
Le bout du monde à chaque détour de ruelles. Je suis en Chine, n'est-ce pas excitant ? Pourquoi suis-si facilement blasé ? On s'habitue à tout sans doute. Ingrat devant l'éternel. Je n'aime pas trop déprécier ce qui m'est offert mais les vagues à l'âme ont racines.
Je pense beaucoup à Chongqing et son quartier artistique. Il y là bas la plus grande rue taguée du monde. Je veux errer dans cette mégalopole, faire des photos du contraste entre passé et présent.
C'est de là que je repartirai pour la France et j'ai hâte d'y être bizarrement.
Je pense beaucoup à Chongqing et son quartier artistique. Il y là bas la plus grande rue taguée du monde. Je veux errer dans cette mégalopole, faire des photos du contraste entre passé et présent.
C'est de là que je repartirai pour la France et j'ai hâte d'y être bizarrement.
Je passe un moment à parler avec un jeune chinois qui parle parfaitement anglais. Il voyage beaucoup, seul et pour de longues périodes. il travaille dans des hôtels, économise et part. J'aime sa façon de voir les choses. Il trouve que partir trois mois est un minimum afin de vraiment couper avec sa vie. Il se passe des changements sur trois mois. Des vagues à l'âme et des renaissances. En France où il a voyagé ce qui lui causait le plus de souci c'était la nourriture. Il aime la bouffe de son pays, je le comprends - j'aime celle du mien - et ce que je sais aussi c'est j'ai besoin de m'en détacher, tout comme lui. Le mal du pays c'est ce qu'on recherche en fait, la différence, et la solitude, et les transcender. Rendre grâce à la vie dans la contemplation.
Il faut de tout, dit-on, pour faire un monde. Je pense que je suis d'accord avec ça. Ce qui compte c'est de ce connaître, de s'accepter comme on est et de vivre sa vie. Comme dirait l'autre.
Bon, arrêtons nous un instant et regardons.
Je suis dans le Yunnan, une superbe province Chinoise, composée de paysage magnifiques, de montagnes, proche de la région du Tibet. il y a cette ville au nord, Lijiang, hyper touristique et qui sera surement assez marrante pour y passer un ou deux jours. Ensuite les Gorges du Tigre qui permettent de se ressourcer et contempler les canyons sur le fleuve Yangzi, puis le Lac Hugu et son système matriarcale m’intéresse.
C'est bientôt mon anniversaire, je n'aime pas trop ça. Je ne sais pas trop où aller et je ne tiens pas en place. Je dessine beaucoup de tête de mort.
Lundi 26 Mai
Je suis dans un bus brinquebalant depuis deux heures, m'endors et me réveille au gré des bosses qui creusent la route. Une semi-érection m'embarrasse l'entre-jambe, reliquat de ce semi-repos. Ma tête tape contre l'épaule de mon voisin, il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, tout est à moitié bien. Je ne regarde que peu le paysage escarpé, la lumière est forte, le ciel poétiquement parsemé de nuages. En fermant les yeux pour dormir et faire passer le temps je gaspille en fait mon énergie dans un semi-repos mouvementé. Je suis réveillé par le chauffeur, comme au sortir d'un rêve moite et soudain invité à descendre du bus pour en prendre un autre qui me mènera à Shaxi, village important de la route de la soie et des chevaux il y a mille ans.
Je me balade et j'attend la nuit pour faire des photos mais je n'ai pas le feeling et les décors de western m'ennuie.
Je rentre dans une nouvelle phase aigrie depuis un moment déjà.
Je suis dans le Yunnan, une superbe province Chinoise, composée de paysage magnifiques, de montagnes, proche de la région du Tibet. il y a cette ville au nord, Lijiang, hyper touristique et qui sera surement assez marrante pour y passer un ou deux jours. Ensuite les Gorges du Tigre qui permettent de se ressourcer et contempler les canyons sur le fleuve Yangzi, puis le Lac Hugu et son système matriarcale m’intéresse.
C'est bientôt mon anniversaire, je n'aime pas trop ça. Je ne sais pas trop où aller et je ne tiens pas en place. Je dessine beaucoup de tête de mort.
Lundi 26 Mai
Je suis dans un bus brinquebalant depuis deux heures, m'endors et me réveille au gré des bosses qui creusent la route. Une semi-érection m'embarrasse l'entre-jambe, reliquat de ce semi-repos. Ma tête tape contre l'épaule de mon voisin, il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, tout est à moitié bien. Je ne regarde que peu le paysage escarpé, la lumière est forte, le ciel poétiquement parsemé de nuages. En fermant les yeux pour dormir et faire passer le temps je gaspille en fait mon énergie dans un semi-repos mouvementé. Je suis réveillé par le chauffeur, comme au sortir d'un rêve moite et soudain invité à descendre du bus pour en prendre un autre qui me mènera à Shaxi, village important de la route de la soie et des chevaux il y a mille ans.
Je me balade et j'attend la nuit pour faire des photos mais je n'ai pas le feeling et les décors de western m'ennuie.
Je rentre dans une nouvelle phase aigrie depuis un moment déjà.
LIJIANG
yunnan
Mardi 27 Mai
Lijiang, ville historique, surpeuplé de touristes. L'endroit est magnifique, avec ses ruelles pavés, ses cours d'eau, cette architecture traditionnelle chinoise conservée et rénovée. Tout est organisé autour de la consommation, des boutiques ont élues domicile au pied de chaque maisons. Un monde fou. J'ai du mal à trouver une auberge, et le lit en dortoir que je paie ne me durera que deux nuits. Tout est complet, la jeunesse chinoise voyage et profite de la vie.
L'ensemble de la ville est composé de boutiques. Je n'ai pas l'impression qu'il y ai réellement une vie de quartier ici. C'est un autre paradis touristique historique. Il reste l'image que dégage les rues mais l'âme de la ville a été enlevée en même temps que les familles de la classe populaire, au profit des commerçants.
Je ne sais pas si je vais rester longtemps ici, ça me fatigue déjà.
Je me perds la première nuit et met du temps à retrouver mon hôtel au milieux de toutes ces ruelles.
J'écris un peu, continue à dessiner mes têtes de mort, broie du noir, c'est bientôt mon anniversaire et je rencontre des jeunes gens dans l'hôtel avec qui je partage mon amour du lightpainting, un repas, quelques pensées. Je suis toujours dans une période noire et cette rencontre me fait le plus grand bien et me sort de moi-même. J'aime la jeunesse chinoise, intéressé par l'autre, curieuse, patiente et droite.
Je suis ressourcé, et n'ayant pas d'endroit où dormir pour le soir suivant, je dis au revoir à mes amis chinois et me dirige vers Suehe, une plus petite ville du même ordre, situé à vingt kilomètres de là et moins touristique.
SUEHE
YUNNAn
29 Mai
La paix règne ici, tout est plus petit, plus calme et conserve le charme de la cité précédente. Je reprends un lit en dortoir, bien moins cher et je décide de reprendre mes pérégrinations nocturne et passer du temps à faire du light painting ici. Après maints essais plus ou moins fructueux, je prends un verre de whisky dans un bar, un verre énorme, démesurément servi : la même quantité qu'un verre d'eau. Une chinoise et son ami, passablement éméché, entreprennent de me faire la conversation sans résultat, je lui fait goûter mon whisky mais elle l'avale d'un trait puis m'en repaît un d'une manière arrogante. Je n'ai rien compris à ce qui c'est passé.
Je découvre un quartier entier laissé à l'abandon. De nouveaux hôtels, de nouvelles résidences construite dans le style traditionnel sont en attente d'occupation. Ici, j'aurais tout l'espace, le temps et la paix nécessaire pour travailler en âme et conscience. Je joue avec les vitres et mes bras et construit un univers onirique, fait d'apparitions, d'emprisonnements, de symbolique et de lutte pour la survie.
Je commence par une trinité souffrante et pense à la chanson de Coco Rosie (http://www.youtube.com/watch?v=489_bgHvCzw). Le résultat me plait assez et voyant l'espace qui m'est offert je sais que je vais passer un bon temps entre ces murs. Personne ne passe ici jamais, il n'y a pas de lumières, les conditions sont parfaites. Je lis un peu sur les représentations symbolique que je veux signifier ici.
Je passe quatre heures à refaire la même chose et de tant de répétitions je ne sais même plus quelle photo je recherchais. Je suis en transe jusqu'à ce que le sommeil m'abrutisse. J'ouvre des portes, emprisonne des esprits, parie avec le cosmos, dessine un Yin et Yang à la main à la lampe et j'ai l'impression de faire quelque chose de grand, de fort, de pur et beau. Quelque chose d'important, en tous, cas pour moi. Et surtout je m'amuse et j’éprouve du plaisir. Depuis ce moment je repense souvent à ces moments de création ça me donnent de la joie dans les jours sombres.
J'expérimente la technique que Quentin Bischoff (http://www.flickr.com/photos/qtnbprod/) m'a enseignée et me l'approprie. Merci encore une fois à toi mon ami, j'ai aussi une obsession des mains mais tu le sais déjà. Je fais ça pendant quatre nuits consécutives à raison de sept heures de lightpainting quotidiennes. Je suis totalement investit dans l'ornementation de ces espaces en essayant d'y combler les trous invisibles.
Que ce passe t'il dans le silence ?
Quelles énergies mettons nous en oeuvre dans notre espace temps ?
Quel but donner à tout ça ?
Je capture le mouvement et crée un univers à partir du vide. Je bois du thé, mange des fruits sec, je ne peux plus fumer depuis quelques temps alors je travaille avec abnégation et répète inlassablement les mêmes gestes. J'aime travailler en série et m'applique sur chaque fenêtres différentes sans idées préconçues à priori, j'aime laisser parler mon inconscient et résonner mes expériences dernières. Je ne sais pas si j'arrive vraiment à ce résultat mais c'est comme ça que j'aime me dire que je travaille. Je fais de nombreux essais, revenant parfois sur un endroit où l'équation ne me satisfait pas totalement et ne quittant les lieux qu'à l'aube. J'essaie de faire part d'une vision archétypal, géométrique et pourtant imparfaite, humaine. Ce rapprocher des dieux que l'on a nous-mêmes crées. De traiter de manière saine la partie obscure de ma personne, faire quelque chose d'utile pour moi et peut être, garder une trace de tout ça et apprendre quelque chose. Travailler et refaire, persévérer pour obtenir. Donner du sens, une direction au mouvement de ma vie. Je cherche mes propres limites, encore.
A la fin de la semaine, je suis apaisé, heureux d'avoir fait ça en ces premiers jours de ma vingt-neuvième année.
(les photos viendront bientôt - mais pas pour le moment).
Il est temps de repartir. Je reprendre un rythme normal, de rentrer de nouveau dans les journées et le flux humain après avoir tant joué avec les fantômes.
Quels moments merveilleux que ceux passé à Suehe en dehors du temps.
La paix règne ici, tout est plus petit, plus calme et conserve le charme de la cité précédente. Je reprends un lit en dortoir, bien moins cher et je décide de reprendre mes pérégrinations nocturne et passer du temps à faire du light painting ici. Après maints essais plus ou moins fructueux, je prends un verre de whisky dans un bar, un verre énorme, démesurément servi : la même quantité qu'un verre d'eau. Une chinoise et son ami, passablement éméché, entreprennent de me faire la conversation sans résultat, je lui fait goûter mon whisky mais elle l'avale d'un trait puis m'en repaît un d'une manière arrogante. Je n'ai rien compris à ce qui c'est passé.
Je découvre un quartier entier laissé à l'abandon. De nouveaux hôtels, de nouvelles résidences construite dans le style traditionnel sont en attente d'occupation. Ici, j'aurais tout l'espace, le temps et la paix nécessaire pour travailler en âme et conscience. Je joue avec les vitres et mes bras et construit un univers onirique, fait d'apparitions, d'emprisonnements, de symbolique et de lutte pour la survie.
Je commence par une trinité souffrante et pense à la chanson de Coco Rosie (http://www.youtube.com/watch?v=489_bgHvCzw). Le résultat me plait assez et voyant l'espace qui m'est offert je sais que je vais passer un bon temps entre ces murs. Personne ne passe ici jamais, il n'y a pas de lumières, les conditions sont parfaites. Je lis un peu sur les représentations symbolique que je veux signifier ici.
Je passe quatre heures à refaire la même chose et de tant de répétitions je ne sais même plus quelle photo je recherchais. Je suis en transe jusqu'à ce que le sommeil m'abrutisse. J'ouvre des portes, emprisonne des esprits, parie avec le cosmos, dessine un Yin et Yang à la main à la lampe et j'ai l'impression de faire quelque chose de grand, de fort, de pur et beau. Quelque chose d'important, en tous, cas pour moi. Et surtout je m'amuse et j’éprouve du plaisir. Depuis ce moment je repense souvent à ces moments de création ça me donnent de la joie dans les jours sombres.
J'expérimente la technique que Quentin Bischoff (http://www.flickr.com/photos/qtnbprod/) m'a enseignée et me l'approprie. Merci encore une fois à toi mon ami, j'ai aussi une obsession des mains mais tu le sais déjà. Je fais ça pendant quatre nuits consécutives à raison de sept heures de lightpainting quotidiennes. Je suis totalement investit dans l'ornementation de ces espaces en essayant d'y combler les trous invisibles.
Que ce passe t'il dans le silence ?
Quelles énergies mettons nous en oeuvre dans notre espace temps ?
Quel but donner à tout ça ?
Je capture le mouvement et crée un univers à partir du vide. Je bois du thé, mange des fruits sec, je ne peux plus fumer depuis quelques temps alors je travaille avec abnégation et répète inlassablement les mêmes gestes. J'aime travailler en série et m'applique sur chaque fenêtres différentes sans idées préconçues à priori, j'aime laisser parler mon inconscient et résonner mes expériences dernières. Je ne sais pas si j'arrive vraiment à ce résultat mais c'est comme ça que j'aime me dire que je travaille. Je fais de nombreux essais, revenant parfois sur un endroit où l'équation ne me satisfait pas totalement et ne quittant les lieux qu'à l'aube. J'essaie de faire part d'une vision archétypal, géométrique et pourtant imparfaite, humaine. Ce rapprocher des dieux que l'on a nous-mêmes crées. De traiter de manière saine la partie obscure de ma personne, faire quelque chose d'utile pour moi et peut être, garder une trace de tout ça et apprendre quelque chose. Travailler et refaire, persévérer pour obtenir. Donner du sens, une direction au mouvement de ma vie. Je cherche mes propres limites, encore.
A la fin de la semaine, je suis apaisé, heureux d'avoir fait ça en ces premiers jours de ma vingt-neuvième année.
(les photos viendront bientôt - mais pas pour le moment).
Il est temps de repartir. Je reprendre un rythme normal, de rentrer de nouveau dans les journées et le flux humain après avoir tant joué avec les fantômes.
Quels moments merveilleux que ceux passé à Suehe en dehors du temps.
Ce sont maintenant de longues heures de train qui m'attendent jusqu’à Chongqing, que j'ai tant rêvé de voir, Chongqing et son quartier populaire couvert de graffiti, siège des écoles de dessins et de la vie ordinaire. Chongqing et sa démesure, où ancien et nouveau gravitent en orbite inéquitable. Dans un hôtel j'ai chopé un magazine qui traite de l'époque Maoïste. Je suis tellement content de lire pour occuper mon temps et d'apprendre des trucs.
Retour dans une grande métropole chinoise.
Retour dans une grande métropole chinoise.
CHONGQING
Arrivée difficile que celle dans la ville. L'hôtel moins cher préconisé par le guide et l'un des plus pourri que je n'ai jamais vu. Mur décrépis, matelas immondes, des douches... bref, passons et traçons.
Les hôtels du quartier historique au nord sont complet. Je me traîne avec mon sac, entre métros, avenues gigantesques, suintant la transpiration et l'humidité ambiante de la ville et esquivant les gouttes. Je trouve une chambre dans un quartier sans âme, en dortoir encore, qui pourra m'héberger deux nuits seulement. Les grandes villes sont régulièrement assiégé on dirait. Par des étudiants, des touristes, des jeunes qui cherchent du taf.
Je rencontre un gars dans la chambre qui me parait au bout de sa vie. J'en rencontre régulièrement, des gens en souffrance, passant leur temps à dormir dans les chambres, squattant leurs portables et dégoulinant de tristesse. Il veut me présenter son ex-amie et que je recolle les morceaux. Il me gave un peu et j'évite au mieux de me mêler de ses histoires.
J'ai hâte d'explorer la ville maintenant que j'ai posé mon sac.
La gigantesque oppressante et changeante Chongqing.
Les hôtels du quartier historique au nord sont complet. Je me traîne avec mon sac, entre métros, avenues gigantesques, suintant la transpiration et l'humidité ambiante de la ville et esquivant les gouttes. Je trouve une chambre dans un quartier sans âme, en dortoir encore, qui pourra m'héberger deux nuits seulement. Les grandes villes sont régulièrement assiégé on dirait. Par des étudiants, des touristes, des jeunes qui cherchent du taf.
Je rencontre un gars dans la chambre qui me parait au bout de sa vie. J'en rencontre régulièrement, des gens en souffrance, passant leur temps à dormir dans les chambres, squattant leurs portables et dégoulinant de tristesse. Il veut me présenter son ex-amie et que je recolle les morceaux. Il me gave un peu et j'évite au mieux de me mêler de ses histoires.
J'ai hâte d'explorer la ville maintenant que j'ai posé mon sac.
La gigantesque oppressante et changeante Chongqing.
Le temps est parfait. Ahah !
Je crois que je suis naze quand je rentre mais je ne me rappelle plus trop. J'ai beaucoup marché.
Jungle de béton.
Jungle de béton.
10 Juin
Aujourd'hui je aller me balader dans Huangjueping, le quartier des beaux arts de la ville.
Paisible, le fait d'avoir peint sur les façades transforme totalement l'appréhension de l'espace urbain. J'ai l'impression d'être ailleurs, l'environnement me parait plus doux, une bonne énergie circule ici. On devrait faire ça plus souvent et dans plein d'endroits du monde - ça dynamiserai nos esprits - et pas seulement garder ce genre de réalisation à l'état de record mondial anecdotique.
Enfin ça existe ici en tous les cas, et je suis là et je le vois et je kiffe ma race de français !
Aujourd'hui je aller me balader dans Huangjueping, le quartier des beaux arts de la ville.
Paisible, le fait d'avoir peint sur les façades transforme totalement l'appréhension de l'espace urbain. J'ai l'impression d'être ailleurs, l'environnement me parait plus doux, une bonne énergie circule ici. On devrait faire ça plus souvent et dans plein d'endroits du monde - ça dynamiserai nos esprits - et pas seulement garder ce genre de réalisation à l'état de record mondial anecdotique.
Enfin ça existe ici en tous les cas, et je suis là et je le vois et je kiffe ma race de français !
Dans une ruelle je tombe sur deux gosses magnifiques, curieux rieurs et perpétuel inventifs, qui fourmillent d'idées, de générosité et de sens du jeux, pour des scènes de théâtre improvisés. Ils me prennent par les bras et me font rêver, voyageant dans les espaces et les remplissant par leur présence.
On a pas besoin de grand choses pour s'envoler. Il faut juste savoir rebondir.
On a pas besoin de grand choses pour s'envoler. Il faut juste savoir rebondir.
Chongqing ville mutante - résultante du besoin de logement croisant et où les tours poussent comme des champignons - se transforme d'années en années à une vitesse folle. Le génie chinois de la construction en copier coller et son endurance à la tâche ont aboutit, depuis la révolution culturelle des années soixante, à ces démesures de béton. La Chine a bien rattrapée son retard, elle qui se faisait exploiter par l'Angleterre au début du siècle, elle est maintenant dans une dynamique folle où la croissance économique permet toutes les excentricités des plus puissants.
Je pense aux plus âgés qui ont dû voir les changements, à base de rééducation éducative, de destruction des temples et des vieux quartiers, d'expulsions en masse, de migrations de la campagne à la ville et toute cette force de travail qu'ils ont dû fournir pour survivre et s'adapter. La course folle de la prolifération humaine, l'inconscience du surnombre et les crises qui en résultent.
A Chongqing il reste peu de traces du passé, comme dans la plupart des villes chinoise. Ce qui a été détruit ne se relèvera pas. Mao a fait guerre contre le passé pour pousser le peuple en avant et tirer la couverture à lui. Sa lutte contre les quatre vieilleries. Je n'ose pas imaginer tout ce qui à été détruit de cette immense et splendide civilisation.
Mais la conscience à changée, l’intérêt touristique fait prendre une nouvelle direction à la gestion gouvernementale du pays et certains vieux quartiers sont protégés et entretenus. On reconstruit même parfois dans le style ancien. Ce n'est pas le moment de la marche arrière, mais celui de l'acceptation, rassurés qu'ils sont d'avoir été de bons élèves et d'avoir surpasser les maîtres. Il n'y aura plus, ou en tous les cas moins, de destruction arbitraire des vestiges du passé au nom du futur.
Il faudra quand même savoir les retrouver au milieu de toutes ces tours.
Je pense aux plus âgés qui ont dû voir les changements, à base de rééducation éducative, de destruction des temples et des vieux quartiers, d'expulsions en masse, de migrations de la campagne à la ville et toute cette force de travail qu'ils ont dû fournir pour survivre et s'adapter. La course folle de la prolifération humaine, l'inconscience du surnombre et les crises qui en résultent.
A Chongqing il reste peu de traces du passé, comme dans la plupart des villes chinoise. Ce qui a été détruit ne se relèvera pas. Mao a fait guerre contre le passé pour pousser le peuple en avant et tirer la couverture à lui. Sa lutte contre les quatre vieilleries. Je n'ose pas imaginer tout ce qui à été détruit de cette immense et splendide civilisation.
Mais la conscience à changée, l’intérêt touristique fait prendre une nouvelle direction à la gestion gouvernementale du pays et certains vieux quartiers sont protégés et entretenus. On reconstruit même parfois dans le style ancien. Ce n'est pas le moment de la marche arrière, mais celui de l'acceptation, rassurés qu'ils sont d'avoir été de bons élèves et d'avoir surpasser les maîtres. Il n'y aura plus, ou en tous les cas moins, de destruction arbitraire des vestiges du passé au nom du futur.
Il faudra quand même savoir les retrouver au milieu de toutes ces tours.
Il fait si chaud que je ne sais pas où me réfugier. Partout, je suis entouré de tours et l'air conditionné des centres commerciaux me rendrai blafard. Je traverse de gigantesque avenues et regarde des publicités, je ne vois pas grand chose mais je suis patient.
La photographie donne une direction à ma vie, développe ma sensibilité, m'instruis et construis ma philosophie - elle donne un sens à mon errance - même s'il ne devrait pas forcément y en avoir. J'apprend à regarder le monde qui m'entoure, et moi à l’intérieur de celui-ci. Introspection, extrospection et résonance. Je ne crois pas faire quelque chose d'intemporel ou de profond - même si j'aimerai toucher les choses du cœur - mais je sais que je suis profondément vivant lorsque je joue sur cette terre. La photographie me rend indépendant, me permet de prendre du recul et de vivre en électron libre.
Je vais dans le quartier du centre, qui descend dans la vallée, où tout est tel qu'il y a cinquante ans. la plupart des bâtiments tombent en ruines mais beaucoup de gens vivent ici. Encore un autre monde, dans un autre monde, dans un autre monde, encore une autre contradiction à l'espace environnant. Il y a toujours différentes façon d'aborder les villes, il faut juste trouver les endroits.
Je vais dans le quartier du centre, qui descend dans la vallée, où tout est tel qu'il y a cinquante ans. la plupart des bâtiments tombent en ruines mais beaucoup de gens vivent ici. Encore un autre monde, dans un autre monde, dans un autre monde, encore une autre contradiction à l'espace environnant. Il y a toujours différentes façon d'aborder les villes, il faut juste trouver les endroits.
La beauté naît du chaos ou de la confusion parfois.
Ici règne le Tao. Sanctuaire du passé, présence-absence.
Ici règne le Tao. Sanctuaire du passé, présence-absence.
Je décide de retourner à Huangiéping, la lumière est bonne pour les photos - c'est le bon moment car c'est celui que j'ai choisi.
Dans la rue je rencontre un suisse qui vit ici depuis un moment. Il me demande si je cherche le lieu du vernissage. C'est Séb.
A ce moment là je ne sais pas encore que je vais passer les quatre jours qu'ils me restent en Chine à Huangjiéping avec lui, à boire des bières, faire la teuf, parler de la vie, me marrer et écouter de la funk.
Il me prête même une piaule.
Merci encore Séb, à chaque fois que je pense à toi et ton accent et tes mots, j'ai le sourire.
A ce moment là je ne sais pas encore que je vais passer les quatre jours qu'ils me restent en Chine à Huangjiéping avec lui, à boire des bières, faire la teuf, parler de la vie, me marrer et écouter de la funk.
Il me prête même une piaule.
Merci encore Séb, à chaque fois que je pense à toi et ton accent et tes mots, j'ai le sourire.
Les fins c'est toujours abrupte. Encore plus quand c'est programmé. Il est temps de reprendre un avion et de rentrer.
J'espère que ce récit vous a plu, que ça vous a donné envie d'aller visiter la Chine ou de voyager et surtout que vous y croyez. Jouez. Moi j'y retournerai.
J'espère que ce récit vous a plu, que ça vous a donné envie d'aller visiter la Chine ou de voyager et surtout que vous y croyez. Jouez. Moi j'y retournerai.
Vincent Delesvaux 2013